Ukraine : Hollande et Merkel haussent le ton face à Poutine

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  492  mots
Paris et Berlin ont dénoncé comme "illégaux" les référendums que les séparatistes pro-russes prévoient de tenir ce dimanche.REUTERS.
Pour assurer la bonne tenue des élections présidentielles en Ukraine, Paris et Berlin demandent que le pouvoir de Kiev et les groupes pro-russes s'abstiennent "d'actes de violence, d'intimidation ou de provocations."

François Hollande et Angela Merkel ont prévenu Moscou samedi qu'ils tireraient les "conséquences appropriées" d'un échec des élections présidentielles prévues le 25 mai en Ukraine, un scrutin dont l'importance est jugée "capitale" par Paris et Berlin.

"Un échec à la tenue des élections présidentielles internationalement reconnues déstabiliserait encore plus le pays", peut-on lire dans une déclaration commune adoptée lors de la visite du président français dans le fief électoral de la chancelière allemande.

"La France et l'Allemagne estiment que dans ce cas les conséquences appropriées devraient être tirées, comme envisagé par le Conseil européen du 6 mars", écrivent les deux dirigeants en évoquant ainsi une nouvelle phase de sanctions à l'égard de la Russie.

Cette prise de position intervient alors que la visite, vendredi, du président russe Vladimir Poutine en Crimée, à l'occasion de la fête de la victoire sur l'Allemagne nazie, a été vécue comme une provocation, et que l'Europe s'inquiète du référendum d'autodétermination qu'organisent dimanche les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine.

Angela Merkel et François Hollande, qui ont évoqué la situation en Ukraine lors d'un dîner en tête à tête vendredi, ont aussi demandé que les "les forces russes stationnées à proximité de la frontière ukrainienne" réduisent "de manière visible leur posture d'alerte".

"Nous avons des relations avec Vladimir Poutine et nous les utilisons pour qu'il puisse bien prendre en considération l'enjeu de ces prochaines semaines en Ukraine", a dit le président français lors d'une conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande.

"Le président russe doit émettre davantage de signaux de désescalade pour que ces élections puissent avoir lieu", a jugé pour sa part cette dernière, tout en faisant valoir sa volonté de ne pas braquer Moscou par une nouvelle salve de représailles commerciales, une position partagée par François Hollande.

"Nous sommes au niveau deux des sanctions et nous préférons qu'il n'y ait pas de niveau trois ; cela dépendra de ce qui va se passer", a dit le président français, alors que les ministres européens des Affaires étrangères se réunissent lundi.

Le président français a également choisi de ne pas faire monter d'un cran supplémentaire la pression sur Moscou en refusant de remettre en cause, comme le réclame l'administration américaine, la vente de deux navires porte-hélicoptères Mistral à la Russie.

Pour assurer la bonne tenue des élections, Paris et Berlin demandent que le pouvoir de Kiev et les groupes pro-russes s'abstiennent "d'actes de violence, d'intimidation ou de provocations" et que cesse immédiatement "la détention illégale d'armes". Ils plaident en outre pour "l'adoption immédiate d'une loi d'amnistie, qui doit être considérée comme une mesure d'établissement de la confiance".