"Tourisme maternel" : quand les mères chinoises viennent accoucher en Amérique du Nord

Par latribune.fr  |   |  332  mots
Le 14ème amendement de la Constitution des États-Unis donne automatiquement la nationalité américaine à toute personne née sur son sol.
Donner naissance aux États-Unis ou au Canada pour obtenir un passeport américain devient fréquent parmi les riches couples chinois. Explications.

À Vancouver, l'hôpital Richmond vient de publier les statistiques de son service maternité : entre janvier et septembre 2014, près d'un enfant sur dix est né de parents non-résidents. Pour cet hôpital canadien, c'est un record, observe le quotidien local Richmond News. Et le phénomène prend de l'ampleur dans de nombreuses maternités d'Amérique du Nord. Il a même un nom : le "tourisme maternel".

Boom touristique

En 2012, les mères chinoises seraient ainsi plus de 10.000 à avoir traversé l'océan Pacifique pour accoucher dans une maternité californienne, contre 4.200 en 2008, rapporte CNN. Cette même année, le centre de statistiques américain pour les soins et la santé ne comptabilisait encore, au total, que 7.462 naissances de parents non-résidents sur le sol des États-Unis, note le New York Times. Entre 2010 et 2012, les accouchements de résidentes chinoises ont même augmenté de 175% sur l'île de Saipan, territoire américain à une centaine de miles du littoral chinois.

Un enfant américain

Alors que la politique de l'enfant unique s'est encore assouplie en Chine en 2013, les couples ne viennent plus seulement donner naissance à un deuxième enfant. Ce qu'ils souhaitent, c'est un enfant américain. En effet, le 14ème amendement de la Constitution des États-Unis donne automatiquement la nationalité américaine à toute personne née sur son sol. Une aubaine pour les couples étrangers qui pourront eux-même demander la nationalité américaine dès les 21 ans de leur enfant. Ou quitter facilement la Chine "en cas de crise politique et économique, alimentaire ou environnementale", avance CNN.

Accoucher à prix d'or

Mais dans un premier temps, le passeport américain est surtout le sésame permettant aux enfants du "tourisme maternel" d'étudier aux États-Unis dès qu'ils le souhaitent, ou d'obtenir des places dans les lycées internationaux.

À 14.000 dollars le séjour de trois mois dans un "hôtel maternité" aux États-Unis, soit 12.400 euros, selon China Daily, accoucher de l'autre côté du Pacifique n'est cependant pas accessible à tous.