Une femme présidente de la République ? Neuf Français sur dix disent "oui"

Par latribune.fr  |   |  557  mots
Les femmes, directement concernées, sont encore moins nombreuses (30%) que les hommes (54%) à percevoir un progrès en matière d'égalité hommes-femmes sur les plans professionnel et salarial, selon un sondage BVA pour Orange et i-Télé.
94% des Français se disent prêts à élire une femme à la présidence de la République, selon un sondage BVA pour Orange et i-Télé. Pourtant, 41% seulement d'entre eux estiment que l'égalité hommes-femmes, sur les plans professionnel et salarial, a progressé, au cours des cinq dernières années.

Peut-être parlera-t-on un jour de "la" et non plus "du" locataire de l'Elysée. Les Français y croient mordicus. 94% d'entre eux se déclarent en effet prêts à élire une femme présidente de la République, d'après un sondage réalisé par l'institut BVA pour Orange et i-Télé, et diffusé ce samedi 7 mars, à la veille de la journée de la femme. Ce chiffre de 94% correspond à une progression de 9 points en dix ans. Dans le détail, les sympathisants de gauche sont favorables à 98% à l'accession d'une femme à la plus haute fonction de l'Etat, ceux de droite se disant "pour" à 90%.

La part de Français se déclarant "très certainement" prêts à élire une femme présidente grimpe même de 11 points et devient majoritaire dans la population, à 59% (contre 48% en 2005). Huit ans après l'accession de Ségolène Royal au second tour de l'élection présidentielle de 2007, et trois ans après la candidature de Marine Le Pen à l'élection présidentielle, la fonction présidentielle semble donc totalement décloisonnée sur le plan du genre.

Des avancées pourtant significatives au cours des dix dernières années

Il n'en demeure pas moins que la part de Français ayant le sentiment qu'il y a eu des progrès sur le plan de l'égalité hommes-femmes dans le domaine politique au cours des cinq dernières années régresse de 5 points par rapport à 2005, pour s'établir à 62%. Certes, en 2005, les Français avaient sans doute encore en tête la loi de 2000 sur la parité en politique.

Mais, depuis dix ans, les avancées en matière d'égalité hommes-femmes ont pourtant été là encore significatives : Ségolène Royal a représenté le Parti socialiste à l'élection présidentielle de 2007, de nombreuses femmes ont occupé des postes ministériels de premier plan et les gouvernements de François Hollande ont respecté une quasi-stricte parité dans leur composition.

Des différences de perception suivant les catégories socio-professionnelles

De la même façon, en 2005, 57% des Français estimaient que l'égalité hommes-femmes, sur les plans professionnel et salarial, avait progressé au cours des cinq années précédentes. En 2015, ils ne sont plus que 41% à être de cet avis, soit une chute de 16 points en dix ans. Les femmes, directement concernées, sont encore moins nombreuses (30%) que les hommes (54%) à percevoir un progrès.

Ce qui est également le cas des populations les plus régulièrement confrontées à des difficultés d'accès à l'emploi, et donc potentiellement plus souvent victimes de discriminations. A savoir les personnes appartenant à des foyers dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1500 euros (30%, -26 points par rapport à 2005), la catégorie des 25-34 ans (34%, -21 points), les individus ayant un niveau d'études inférieur au Bac (36%, -21 points) et les habitants de communes rurales (38%, -22 points).

A l'inverse, les progrès de l'égalité hommes-femmes sont plus fortement perçus par des populations moins confrontées à la crise de l'emploi, comme les cadres (43%, -8 points), les personnes âgées de 65 ans et plus (47% de progrès perçus, -9 points) ou les individus appartenant à des foyers dont les revenus mensuels sont supérieurs à 3500 euros mensuels (48%, -10 points), ou encore les personnes installées sur des bassins d'emploi plus dynamiques, comme les Franciliens (47%, -7 points).