Dirigeants séquestrés : un nouveau cas, l'Elysée appelle à porter plainte

Par latribune.fr  |   |  639  mots
Des cadres dirigeants de l'équipementier Faurecia ont été séquestrés jeudi soir, au lendemain d'un autre cas chez le fabricant britannique d'adhésifs Scapa. Par ailleurs, la rémunération des dirigeants d'entreprise fait toujours polémique. La Tribune révèle ce vendredi ce que gagne les dirigeants non exécutifs des entreprises françaises.

Encore un nouveau cas de séquestration de dirigeants d'entreprise en France. Jeudi soir, trois cadres dirigeants de Faurecia ont été retenus pendant cinq heures par des salariés de l'équipementier automobile. Ces derniers réclamaient de meilleurs modalités financières pour le plan social annoncé en décembre mais ils n'ont obtenu aucune amélioration substantielle.

Ce vendredi, le conseiller spécial de l'Elysée et "plume" du président de la République, Henri Guaino, a souligné sur RMC et BFM TV que dans ces affaires de séquestrations de dirigeants d'entreprises, chacun peut" faire valoir ses droits" : "jusqu'à preuve du contraire, exercer des violences sur quelqu'un est passible de poursuites" et "il appartient aux séquestrés de porter plainte. Si quelqu'un qui est séquestré, juge qu'on lui a fait violence et décide de porter plainte devant la justice, je ne pense pas que cette plainte sera classée, donc la justice suivra son cours. Nous sommes dans un Etat de droit et dans un Etat de droit on n'obtient pas ce qu'on veut en faisant violence aux autres. Le gouvernement fera respecter ce principe, le président de la République l'a rappelé il y a quelques jours."

Il a tout de même souligné que "cette violence-là n'est pas de même nature que celle des bandes qui rentrent dans un collège pour tabasser un enfant pour lui voler son portable. Ce n'est pas la même chose que celle des gauchistes organisés, casqués, armés qui à Strasbourg ont semé la terreur", le week-end dernier lors des manifestations anti-Otan.

Mercredi soir déjà, quatre cadres du fabricant britannique d'adhésifs Scapa - le directeur des opérations européennes du groupe, Derek Sherwin, mais aussi le directeur financier, la directrice du personnel, et le directeur général de Scapa France - avaient aussi été séquestrés dans une usine du groupe menacée de fermeture dans l'Ain, avant d'être libérés pour participer à de nouvelles négociations.

Ces derniers cas de séquestration s'ajoutent à celui de quatre cadres du constructeur Caterpillar la semaine dernière en Isère, ainsi que ceux auparavant de Sony et 3M. Il survient aussi alors que Nicolas Sarkozy a lancé mardi un avertissement en indiquant qu'il ne "laisserait pas faire" les salariés séquestrant des dirigeants pour dénoncer les plans sociaux.

De son côté, le patronat, via les trois principales organisations patronales Medef, CGPME, UPA, s'est dit préoccupé par ces séquestrations de dirigeants. Dans un communiqué commun diffusé mercredi, les trois organisations soulignaient que "la crise économique à laquelle nous sommes confrontés génère beaucoup de souffrances individuelles et collectives, pour des salariés, bien sûr, et aussi pour des chefs d'entreprise". "Mais quelle que soit la gravité des situations rencontrées, il ne peut pas être accepté que l'on déroge à la loi", poursuivaient les mouvements patronaux.

"Cela vaut pour toutes les infractions à la loi, qu'il s'agisse de menaces physiques, de séquestrations ou d'atteintes à la sécurité des personnes et des biens. C'est vrai aussi, naturellement, du non respect du droit du travail et de toutes les obligations légales qui s'imposent aux entreprises", écrivaient-ils. Selon eux, "les réponses à apporter à des conflits sociaux doivent se trouver par la négociation libre et consentie entre les parties, par l'intervention des pouvoirs publics dans le cadre de leurs prérogatives, le cas échéant par recours à la justice".

Par ailleurs, la rémunération des patrons fait toujours débat. La Tribune révèle ce vendredi que la rémunération des présidents non exécutifs en France est bien supérieure à celles de leurs homologues étrangers. Retrouvez le dossier complet dans les pages Evénement du jour.