Retraites : Sarkozy promet un texte au parlement à l'automne

Par latribune.fr  |   |  624  mots
Le gouvernement déposera à l'automne, au parlement, un projet de loi sur la réforme des retraites, a indiqué Nicolas Sarkozy ce lundi, à l'issue d'un sommet social qui s'est tenu avec les partenaires sociaux. En parallèle à la réforme sera menée une négociation sur la pénibilité au travail, a annoncé le chef de l'Etat. Une nouvelle réunion se tiendra en avril sur les questions d'emploi.

Un texte de loi sur la réforme des retraites sera déposé par le gouvernement au parlement "au début de l'automne", a annoncé ce lundi Nicolas Sarkozy à l'issue de sa rencontre à l'Elysée avec les partenaires sociaux.

"Compte-tenu du temps que les mesures que nous prendrons mettront à produire leur plein effet, si nous voulons sauver le système de retraite, nous ne pouvons plus différer les décisions", a estimé le chef de l'Etat. Sur ce dossier, le gouvernement ne passera "pas à la hussarde", avait déclaré plus tôt dans la matinée Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi.

Nicolas Sarkozy a par ailleurs salué le "climat sérieux et responsable" du sommet social de ce lundi. "Nous avons pu élaborer une méthode de discussion et un calendrier pour les mois à venir. Les réformes vont continuer parce que la France en a besoin", a-t-il dit.

Pénibilité

Parmi les réformes à venir figurera certainement celle de l'âge légal de la retraite ou de la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein. "Il y a un levier qu'il ne faut pas toucher : le montant des retraites, déclarait ce lundi le secrétaire général de l'UMP - et ancien ministre du Travail - Xavier Bertrand. Par contre je suis persuadé qu'il faudra travailler plus longtemps. C'est une évidence dans tous les pays européens. Pourquoi cela ne serait pas le cas en France ?"

Et le recul de l'âge de la retraite posera inévitablement  la question de la pénibilité au travail. "Parallèlement à la négociation sur les retraites, nous allons conduire une négociation sur le thème de la pénibilité", a ainsi anoncé le président de la République. L'UMP "fera des propositions sur la pénibilité", a déclaré pour sa part ce matin Xavier Bertrand.

Au vu des espérances de vie différentes selon les métiers, une négociation sur la pénibilité avait été prévue dès 2003 par la réforme Fillon sur les retraites. Elle avait échoué en juillet 2008, le patronat ayant mis fin aux négociations en renvoyant la balle au gouvernement. A l'âge de 35 ans, un ouvrier a une espérance de vie inférieure de six ans à celle d'un cadre, selon l'Insee.

Rendez-vous en avril sur l'emploi

Le PS a réagi à ces annonces en demandant au président et au gouvernement de ne pas se prêter à un "simulacre de concertation" avec les partenaires sociaux sur les retraites. Le gouvernement prévoit une "cure d'austérité" après les élections régionales, a averti le porte-parole du parti Benoît Hamon, pour qui il s'agira d'un "tour de vis social [...] sans précédent".

Xavier Bertrand a également annoncé ce lundi que son parti était favorable à un prolongement des droits des chômeurs en fin de droits, sous certaines conditions. Selon des projections de Pôle emploi 1 million de chômeurs pourraient être en fin de droits en 2010, dont 400.000 sans ressources. Ils étaient déjà plus de 800.000 à arriver en fin de droits en 2009.

Sur la question de l'emploi en général, qui "demeure la priorité du gouvernement et la première source d'angoisse des Français", selon le chef de l'Etat, une nouvelle réunion avec le patronat et les syndicats aura lieu en avril, pour évaluer toutes les mesures qui ont été prises : "retirer celles qui ne servent plus, doper celles qui ont besoin de l'être, mettre d'autres mécanismes si le besoin s'en faisait sentir", a précisé Nicolas Sarkozy. Le sujet sera supervisé par la ministre de l'Economie Christine Lagarde et le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez.