Recul inédit de la masse salariale en France, mauvaise nouvelle pour la Sécu

Par latribune.fr  |   |  338  mots
Si on excepte l'année 1968 marquée par les grèves, l'année 2009 aura été la première année depuis la fin de la guerre où la masse salariale du secteur privé aura diminué en France. Un recul à l'origine du déficit sans précédent de la Sécurité sociale, dont elle est la principale source de recettes.

La masse salariale du secteur privé, la principale source de recettes pour la Sécurité sociale, est restée "stable" au quatrième trimestre mais a affiché une baisse de 1,3% en 2009.

C'est du jamais vu depuis l'après-guerre, a annoncé ce jeudi l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss). Selon l'Insee, la masse salariale n'a en effet  jamais baissé depuis 1949, date de création de l'institut de statistiques, à l'exception d'un trimestre pour faits de grève en 1968.

Ce recul reste cependant moins important que les prévisions de l'Acoss en octobre, qui avait annoncé une baisse de 2,1%, voire de 2,5%, pour 2009.

La baisse d'un point de pourcentage de la masse salariale équivaut à 2 milliards d'euros de recettes perdues pour la Sécurité sociale. Les dernières prévisions officielles tablent sur un déficit de la Sécurité sociale de 23,5 milliards d'euros pour 2009.

En cause, le chômage partiel, la diminution des heures supplémentaires

Le recul de la masse salariale est dû principalement à la disparition d'emplois salariés. Cependant, entre également dans cette baisse la hausse du chômage partiel. L'indemnité de chômage partiel, étant, à la différence du salaire, exonérée de cotisations patronales (mais pas de la CSG), elle fait perdre beaucoup de recettes à la Sécu. Or, au quatrième trimestre 2009, 144.000 personnes ont été placées en chômage partiel, après 156.000 au troisième, 245.000 au deuxième, 211.000 au premier, selon l'Insee.

La baisse de la masse salariale tient aussi, note l'Acoss, à "la diminution des heures supplémentaires". Les heures supplémentaires sont encouragées par le gouvernement et continuent de bénéficier d'exonérations sociales et fiscales que Martine Aubry a promis mercredi d'abolir si le PS revient au pouvoir en 2012.

Enfin la masse salariale est liée au niveau des salaires et primes. En 2009, le salaire moyen par tête (SMPT) a connu un rythme de hausse qualifié par l'Acoss de "très modéré par rapport aux années précédentes"  (+1,2% au 4e trimestre sur un an).