Après le Portugal, l'agence Fitch met la pression sur... la France

Par latribune.fr  |   |  266  mots
L'agence de notation financière Fitch qui a récemment inquiété les marchés en mettant sous surveillance la note du Portugal maintient la note souveraine de la France à "AAA". Mais elle craint une dérive budgétaire française et pointe le "peu de mesures importantes de réduction des dépenses jusqu'ici annoncées".

L'agence de notation financière Fitch qui s'est récemment illustré en mettant sous surveillance la note du Portugal ce qui avait inquiété les marchés s'est penchée cette fois sur le cas de la France. Elle maintient certes sa note souveraine maximum à "AAA" (Triple A), toujours assortie d'une perspective stable. Selon elle, la France a plutôt bien résisté à la crise avec un produit intérieur brut (PIB) en recul de 2,2% en 2009 - son plus fort repli depuis la seconde guerre mondiale - contre un repli de 4% pour l'ensemble de la zone euro.

Mais elle estime que la reprise y demeure "fragile" et surtout que la dégradation de ses finances publiques la place dans une situation très délicate. L'agence de notation pointe notamment la prévision de déficit de 7,9% du PIB en 2009, soit "le plus élevé parmi les pays de la zone euro notés AAA".

Surtout, Fitch prévoit que la dette publique française va dépasser 88% du PIB d'ici 2011, comme au Royaume-Uni. "Seuls les Etats-Unis auraient un niveau de dette supérieure parmi les pays notés AAA". La France prévoit de réduire son déficit public de 8,2% du PIB cette année à 3% en 2013. Mais le gouvernement français table "sur la fin des récentes aides fiscales, sur une reprise forte et sur une nette baisse des dépenses" relève Fitch pour qui "peu de mesures importantes de réduction des dépenses ont jusqu'ici été annoncées". A ses yeux, il existe "un risque significatif de dérive budgétaire".