Aubry redemande l'abandon du bouclier fiscal, des membres de l'UMP aussi

Par latribune.fr  |   |  561  mots
Martine Aubry veut l'abandon du bouclier fiscal ainsi que des textes inclus dans la loi Tepa. Des députés UMP et Nouveau Centre réclament aussi soit sa suspension, soit sa remise à plat.

Martine Aubry redemande l'abandon du "bouclier fiscal". Mais elle ne s'arrête pas là. "Je redemande solennellement, ça fait deux ans qu'on le fait, nous seulement la suppression du bouclier fiscal mais aussi de tous ces textes qui, dans la loi Tepa coûtent 15 milliards d'euros par an".

Sur France 2, la première secrétaire du Parti Socialiste a estimé que la défiscalisation des heures supplémentaires est une "aberration qui n'incite pas les patrons à embaucher". Elle trouve également que les déductions fiscales aux personnes remboursant un emprunt immobilier favorisent les ménages plutôt aisés et non ceux qui ne peuvent se loger.

Le "bouclier fiscal" profite à moins de 20.000 contribuables, et a coûté 700 millions d'euros à l'Etat en 2009, selon des chiffres officiels.

La responsable socialiste n'est pas la seule à réclamer l'abandon de ce mécanisme. Treize députés UMP ont annoncé ce mercredi aussi qu'ils allaient demander la suspension du bouclier fiscal dans une proposition de loi, juste avant la rencontre du groupe UMP avec le chef de l'Etat à l'Elysée. Ce groupe comprend notamment des villepinistes (Marc Bernier, Marie-Anne Montchamp, Michel Raison), de même que Michel Piron et René Couanau, qui avait déposé en mars 2009 un amendement pour suspendre ce dispositif.

Le président du CNI et député-maire UMP de Cholet (Maine-et-Loire), Gilles Bourdouleix, a affirmé de son côté que le bouclier fiscal était "devenu, avec la crise, indécent". En estimant qu'il faut "briser le bouclier", le Centre national des indépendants et paysans affirme dans un communiqué que "s'il est une mesure dont la symbolique est totalement négative, c'est bien le bouclier fiscal". "Il faut le remettre en cause avec une adaptation juste", affirme Gilles Bourdouleix.

Autres critiques, celles du Nouveau Centre. Il a rappelé mercredi "la nécessité de remettre à plat le bouclier fiscal", y voyant un "impératif de solidarité". "Le débat sur l'opportunité de remettre à plat le bouclier fiscal semble faire son chemin au sein de la majorité présidentielle", écrivent dans un communiqué Charles de Courson, Nicolas Perruchot et Philippe Vigier, tous trois députés NC.

"C'est un premier pas important pour le Nouveau Centre qui n'a cessé, depuis trois ans, de demander une remise à plat de ce dispositif et dont la voix commence enfin à être entendue", selon eux. Le parti centriste "préconise une révision du dispositif actuel autour de deux propositions". D'abord, "avoir le courage de supprimer l'ISF et renforcer la progressivité de l'impôt sur le revenu avec l'instauration d'une tranche supplémentaire d'impôt à 45% pour plus de justice fiscale et sociale".

Ensuite, "aménager le bouclier fiscal en sortant les cotisations sociales" car, "face aux difficultés que rencontrent les Français qui souffrent de la crise, il est inacceptable que certains continuent à être dispensés de participer au financement de la solidarité nationale".

En revanche, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a défendu le dispositif gouvernemental. "Les socialistes essaient de nous bousculer sur un bouclier fiscal qui représente 500 millions d'euros, là où le bouclier social que nous avons mis en place, à travers le RSA, les mesures de justice sociales et la suppression de niches fiscales, représentent 12 milliards d'euros", fait valoir le ministre. "Il faut dire que nous devons être fiers et revendiquer d'avoir mis en place ce bouclier social", a-t-il insisté.