Nicolas Sarkozy reçoit les députés, intense débat sur le bouclier fiscal

Le chef de l'état reçoit ce mercredi les députés UMP, en proie au doute depuis la défaite des élections régionales. Un malaise accentué par l'impopularité record du patron de l'exécutif. Dans la majorité, le débat sur le bouclier fiscal s'intensifie.

Les mouches ont changé d'âne. » Ce député UMP, qui sera reçu avec ses collègues ce mercredi soir à l'Elysée, confie ainsi ses doutes à deux ans de la prochaine campagne présidentielle. La déroute de la droite aux élections régionales a sérieusement fissuré le socle de confiance des élus de la majorité, qui s'interrogent désormais sur la capacité de Nicolas Sarkozy, « candidat naturel », à les mener une nouvelle fois à la victoire. Et s'inquiètent de la dynamique unitaire à gauche.

Les débats relancés par la défaite du 21 mars illustrent le scepticisme croissant parmi les élus de la majorité concernant le coeur même du sarkozysme. En dix jours, la taxe carbone et l'ouverture ont été passées par pertes et profits. Et le bouclier fiscal vacille sous les coups répétés d'Alain Juppé, de Dominique de Villepin et les questions de plusieurs députés UMP, rejoints timidement mardi par leur chef de file, Jean-François Copé - qui a dit que sa réligion n'était pas faite sur le dossier alors que c'est lui qui l'avait mis en place mais à 60% et non à 50%, taux auquel l'a ramené Nicolas Sarkozy -, ce qui fait dire au socialiste François Hollande que « le verrou inégalitaire » est « en train de sauter » (lire ci-contre).

« Nous devons être aux côtés du futur candidat, le président de la République, face à une gauche rassemblée. Nous n'avons pas le droit de prendre le risque de la division », martèle pourtant Jean-François Copé, qui s'est spectaculairement rapproché de Nicolas Sarkozy depuis la débâcle du 21 mars. A tel point que le président du groupe UMP de l'Assemblée s'est payé le luxe de faire la leçon à l'ultrasarkozyste secrétaire général de l'UMP. Xavier Bertrand avait rappelé que la règle des primaires s'appliquerait à tous les candidats UMP à la présidentielle de 2012, y compris Nicolas Sarkozy. « Je ne comprends pas ce débat qui ne me paraît pas du tout d'actualité. C'est même à certains égards absurde d'aborder cette question aujourd'hui, là où les Français veulent qu'on apporte des réponses à la crise économique », a déclaré Jean-François Copé mardi sur France 2. Avant d'ajouter : « C'est un rendez-vous de bon sens que de se retrouver derrière Nicolas Sarkozy pour sa réélection. »

Et de fait, nul à droite ne se risque à envisager la réussite d'une candidature alternative à celle du président sortant en 2012. Mais Nicolas Sarkozy entretient lui-même le doute sur sa volonté de briguer un second mandat élyséen. Alain Juppé, Dominique de Villepin, et même Jean-François Copé, sont donc condamnés à attendre l'annonce du choix présidentiel, fin 2011.

un élément nouveau

Nicolas Sarkozy doit toutefois intégrer un élément nouveau dans sa réflexion : le Nouveau Centre, partenaire de l'UMP dans la majorité présidentielle, entend reprendre son autonomie en 2012. Hervé Morin, président du parti centriste, pourrait être candidat à la présidentielle pour tenter de récupérer une partie de l'électorat de François Bayrou. Le risque collatéral étant d'abaisser automatiquement le score de premier tour du candidat UMP. En 2007, Nicolas Sarkozy avait rassemblé sur son nom 31 % des voix dès le premier tour.

Commentaires 8
à écrit le 31/03/2010 à 14:31
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Commentaires au jugement facile. Politique fiction de surcroit. Alors faisons de la Science-Fiction : un deuxième tour PS / FN ? Eh bien je vais voter, mais blanc. Je ne vois pas le FN diriger notre pays, mais je ne vois pas non plus cet amalgalme in...

à écrit le 31/03/2010 à 14:13
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Notre président reçoit ce qu'il a semé. C'était un superman qui s'occupait de tout et réglait en un tour de main tous les problèmes de la France la journée et du monde le reste du temps. Aujourd'hui le roi est nu, car les difficultés ne se résolvent ...

à écrit le 31/03/2010 à 13:12
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NS un surhomme? un agité, oui, il ne tiendrait même pas une demi journée devant une classe du 93! et un enseignant qui le fait lui toute l'année, gagne 10 fois moins (uniquement sur le salaire!) faisons donc faire à ces soit disant surhommes un b...

à écrit le 31/03/2010 à 10:43
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Bravo LAURENT: bien parlé! c'est tout à fait ça la triste réalité d'aujourd'hui en France. Et cela fera tâche d'huile dans toute l'Europe si on n'y prend pas garde. Il y a comme des relents de 1936 en l'air et on a vu ce que cela a donnée... KERVEL ...

à écrit le 31/03/2010 à 7:43
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Le mérite des dernières élections aura été de remémorer aux députés UMP qui souhaitent être réélus le pacte républicain. Ce pays a des règles pas toujours formalisées comme celle de répartir équitablement l'effort financier nécessaire au pacte social...

à écrit le 31/03/2010 à 5:10
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Le risque majeur n'est pas pour la reelection de M. Sarkozy au second tour mais bien sa qualification pour ce second tour. Dans l'hypothse ou le nouveau centre ferait 10 a 12 %, qu'on retire au 30 ou 32 % de l'UMP, il ne resterait a Sarkozy que 18 a ...

à écrit le 31/03/2010 à 4:54
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que les députés soient autour du président c'est bien ,m ais la cour ne suffit pas pour élire un président,ce qui est grave c'est la gauche n'a pas gagné , mais LUmps a brillamment perdu .étant libéral j'ai voté à gauche pour surtout faire perde NS ...

à écrit le 31/03/2010 à 3:55
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oui le bouclier fiscal est une injustice ,une de plus!Comment voulez vous réformer ce pays sur des problèmes graves comme celui des retraites ou autres problèmes, quand les élus d'en haut ,droite ou gauche,ne donnent pas l'exemple par leurs attitudes...

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