La fille de Liliane Bettencourt règle finalement ses comptes hors tribunal

Par latribune.fr  |   |  553  mots
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Françoise Bettencourt-Meyers, fille de l'héritière de L'Oréal, "abandonne toutes les poursuites judiciaires" à l'encontre notamment du photographe François-Marie Banier qu'elle avait accusé d'abus de faiblesse sur sa mère.

Me Olivier Metzner, avocat de Françoise Bettencourt-Meyers, fait savoir ce lundi que sa cliente "abandonne toutes les poursuites judiciaires" qui visaient notamment François-Marie Banier, photographe soupçonné d'abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal et mère de la plaignante.

En contrepartie d'un certain nombre d'engagements pris par François-Marie Banier conformément aux souhaits de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt -Meyers se désistera de ses poursuites contre François-Marie Banier devant le tribunal correctionnel de Nanterre", peut-on lire dans un communiqué diffusé ce lundi. "François-Marie Banier se désistera pour sa part des plaintes qu'il a lui-même déposées dans cette affaire", précise le texte. La fille de la milliardaire estimait que le photographe exerçait sur Liliane Bettencourt une forte emprise psychologique, emprise lui ayant permis d'obtenir près de 1 milliard d'euros de dons. Il était même devenu légataire universel en 2007 mais Liliane Bettencourt avait finalement mis fin à cette disposition le 13 juillet dernier. 

En plus des dipositions prises à l'égard de François-Marie Banier, les accords prévoient également l'abandon de toutes les poursuites judiciaires pour "abus de faiblesse" qui visaient Patrice de Maistre. Outre le fait que ce dernier perd la gestion de la fortune de la milliardaire, impossible pour l'heure de connaître le contenu précis du contenu de l'accord le concernant.

En renonçant ainsi à toutes ces poursuites via un accord confidentiel, Françoise Bettencourt-Meyers met un terme à trois ans de contentieux judiciaire. "Françoise retrouve sa mère libre de toute entrave, ce qu'elle a toujours souhaité et ce qui est maintenant le cas aujourd'hui", a déclaré Maître Metzner à l'agence France Presse.

L'Oréal souffle...

Pour le groupe L'Oréal, les tractations se traduisent par le maintien à la présidence de Liliane Bettencourt, l'arrivée de son gendre, Jean-Pierre Meyers, le mari de Françoise Bettencourt au poste de directeur général de Téthys, la holding contrôlant L'Oréal et l'entrée au conseil de surveillance des deux petits-enfants de la milliardaire. Dans un message adressé aux salariés, le patron du groupe de cosmétiques Jean-Paul Agon se réjouit de ce dénouement. "également très positif pour notre groupe et ses collaborateurs, d'autant plus que la famille s'est exprimée de manière forte et unie sur son attachement à l'entreprise".

Le risque de voir placer Liliane Bettencourt sous tutelle n'était pas sans conséquences pour le groupe et l'évolution de son actionnariat, contrôlé actuellement à 31% par la famille Bettencourt et à 29,8% par le géant suisse Nestlé.

... pas Eric Woerth

De cette affaire Bettencourt, ne reste plus que le volet politique né après la révélation en juin dernier d'enregistrements clandestins réalisés au domicile de la milliardaire et qui mettaient en cause l'ancien ministre du Travail Eric Woerth alors qu'il portait la réforme des retraites. Ce dernier, non judiciairement mis en cause reste pour l'heure soupçonné de  "financement de parti illégal" et de conflits d'intérêt entre ses anciennes fonctions de ministre du Budget, son ancien poste de trésorier de l'UMP, sans oublier le fait d'avoir encouragé l'embauche de sa femme Florence dans la société gérant le patrimoine de Liliane Bettencourt en 2007.