Conflit d'intérêt : la polémique monte autour de Christine Lagarde et du patron d'Oséo

Par latribune.fr  |   |  325  mots
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La ministre de l'Economie a investi dans une PME, Applicatour, alors que cette dernière a bénéficié du soutien d'Oséo, la banque publique placée sous tutelle de Bercy, révèle le site Internet Acteurs Publics. Le patron de la petite société n'est autre que le fils du PDG d'Oséo, François Drouin, qui possède également une participation dans l'entreprise.

Dans sa déclaration d'intérêts publiée jeudi, comme tous les membres du gouvernement, Christine Lagarde indique détenir des parts dans la société Applicatour, un investissement PME qui lui permet de réduire son impôt sur la fortune.

Or, premier détail prêtant le flan à la critique, Applicatour a été créée et est actuellement dirigée par  le fils de François Drouin, le PDG d'Oséo, la banque publique placée sous tutelle de Bercy (et du ministère de la Recherche).

Le site du mensuel Acteurs Publics rappelle à cela que François Drouin a été nommé en 2007 sur proposition de la ministre elle-même et qu'il a été reconduit à ce poste par Nicolas Sarkozy en janvier dernier, toujours avec le soutien de la ministre de l'Économie.

Surtout, le site Acteur Publics révèle l'importance de l'implication du patron d'Oséo dans l'affaire. Applicatour a en effet contracté un emprunt en 2009 avec la caution de son PDG, Stanislas Drouin, et... d'Oséo, la banque publique qui soutient les PME, présidée, donc,  par le père de ce dernier. « Lequel participe aussi au tour de table d'Applicatour », indique Acteurs Publics.

François Drouin a indiqué au Journal du dimanche qu'il n'était pas intervenu et qu'il existait "une procédure déontologique particulière quand un dirigeant d'Oséo ou l'un de ses proches sont concernés par une décision", rapporte Acteurs Publics.

Selon le site, Christine Lagarde a quant à elle déclaré par l'intermédiaire de son conseiller communication qu'il "n'y [avait] rien d'illégal" et qu'elle avait tout simplement "choisi d'investir dans une entreprise innovante".

La ministre aurait investi une première fois dans Applicatour en juin 2008, puis en mai 2010, selon Acteurs Publics. Au total, elle possèderait une participation de 373 parts sur 7 500. Fin 2009, la société déclarait un chiffre d'affaires de 313.000 euros et un résultat net de 31.000 euros.