Budget 2012 : un objectif de déficit public à 4,5% du PIB fragilisé par la conjoncture

Par Clarisse Jay  |   |  464  mots
La Tribune Infographie / SSAULNIER
Le gouvernement a présenté ce mercredi un projet de budget d'austérité pour 2012, qui fait du respect des engagements de réduction du déficit public de la France un objectif "intangible" : 5,7% du PIB cette année, 4,5% en 2012. Mais il reconnaît que les "turbulences" de la crise peuvent encore faire dérailler la croissance.

Les ministres de l'Economie et du Budget ont présenté ce mercredi le projet de loi de finances (PLF) pour 2012. C'est le dernier budget du quinquennat Sarkozy, marqué par cinq ans d'errements fiscaux mais surtout par les crises de 2008 et de 2011. Compte tenu des mesures anti-déficit prises dans l'urgence cet été, les grandes lignes de ce budget étaient largement connues depuis les annonces de François Fillon du 24 août, a reconnu François Baroin lors d'un point presse. Une partie de ces mesures ont d'ailleurs déjà été adoptées dans le collectif budgétaire voté au début du mois.

Des objectifs de déficit "intangibles"

L'objectif est de respecter les objectifs de réduction du déficit public qualifiés "d'intangibles" par le gouvernement : 5,7% du PIB cette année, 4,5% en 2012, 3% en 2013 et 2% en 2014. "On tiendra les objectifs cette année", a assuré François Baroin, malgré la récente révision à la baisse des perspectives de croissance (1,75% en 2011 et 2012 et 2% en 2013-2014). Selon le projet de budget 2012, la dette publique atteindra l'année prochaine 87,4% du PIB contre 85,5% cette année. Le déficit budgétaire (Etat seul), sera, lui, ramené fin 2012 à 81,8%.

Une "première" depuis 1945

"C'est la première fois depuis 1945 que nous avons une baisse, hors charge de la dette et des pensions", a insisté Valérie Pécresse. Le budget de l'Etat pour 2012 atteint, charge de la dette et des pensions comprises, 362,5 milliards d'euros. La ministre du Budget a insisté sur les trois axes de la stratégie gouvernementale : la maîtrise des dépenses ("gelées à 275,6 milliards d'euros" et une hausse de 1,5% de la charge de la dette) notamment de personnels (30.400 postes supprimés en 2012). Viennent ensuite les recettes supplémentaires (coup de rabot supplémentaire de 10% sur vingt-deux niches fiscales, taxe exceptionnelle de 3% sur les hauts revenus...). Enfin, la préservation de la croissance avec une fiscalité qui "ne pèse pas sur l'emploi et la solidarité" et un effort maintenu sur l'enseignement supérieur et la recherche (9 milliards d'euros sur 2007-2012, crédit d'impôt recherche préservé...). "On ne touche à aucun des filets", a assuré Valérie Pécresse.

Un effort supplémentaire demandé aux collectivités locales

Restent plusieurs inconnues auxquelles les deux ministres ont bien été en peine de répondre ce mercredi matin : le risque d'une croissance bien plus mauvaise que prévue et les pistes destinées à économiser ce fameux milliard supplémentaire sur les dépenses publiques. Seule certitude : la volonté de mettre encore un peu plus les collectivités locales à contribution, ce qui laisse présager des débats animés au parlement, a fortiori au Sénat, qui vient de passer à gauche.
 

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