Le Premier ministre tiendra à cet effet une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres, prévu à 10 h, qui remplace celui de mercredi dernier, annulé pour préparer le G20. Une réunion d'arbitrage sur ces nouvelles mesures est prévue samedi à l'Elysée, précise-t-on de source parlementaire.
François Fillon, qui avait déjà annoncé un plan d'économies le 24 août dernier, pourrait lever un coin du voile lors d'un discours qu'il prononcera samedi à Morzine, en Haute-Savoie.
Nicolas Sarkozy a abaissé la semaine dernière de 1,75% à 1% la prévision de croissance de la France pour 2012, obligeant les pouvoirs publics à trouver 6 à 8 milliards d'euros pour permettre à Paris de respecter ses objectifs de réduction de déficits. Bercy a laissé entendre à plusieurs reprises qu'un relèvement de la TVA dans certains secteurs qui bénéficient d'un taux réduit à 5,5%, comme la restauration, la construction ou les services à la personne notamment, était à l'étude.
La ministre du Budget, Valérie Pécresse, a toutefois souligné que le gouvernement privilégierait les économies de dépenses. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a laissé entendre pour sa part que les personnes aux revenus les plus modestes seraient épargnées. "Les décisions seront prises dans un grand souci de justice de façon à répartir les efforts équitablement pour qu'ils ne soient pas supportés par les plus modestes", dit-il dans une interview accordée à Nice Matin publiée ce vendredi.
Croissance ralentie
La France veut à tout prix protéger sa note AAA auprès des agences de notation mais cherche aussi à donner des gages de crédibilité aux marchés financiers et à ses partenaires de la zone euro. Le gouvernement français pourrait se retrouver dans l'obligation de communiquer des mesures supérieures à 8 milliards d'euros ou de faire de nouvelles annonces dans les prochains mois à mesure que le ralentissement économique se matérialise et laisse entrevoir une nouvelle phase de récession.
Le scénario d'une croissance de 1% du produit intérieur brut français l'an prochain pourrait très vite apparaître lui aussi trop optimiste, comme la prévision précédente calée à 1,75%, et fragiliser le gouvernement à quelque mois de l'élection présidentielle. Les économistes interrogés par Reuters anticipent en moyenne une progression moyenne du PIB de 0,9 à 1% en 2012 mais les plus pessimistes d'entre eux prévoient une décroissance de 0,1%.