L'insolente santé des coopératives françaises

Par Fabien Piliu  |   |  350  mots
Copyright Reuters
Selon Coop FR, elles ont vu leur chiffre d'affaires augmenter depuis 2009.

En 2012, il n'y pas que les chauve-souris et l'énergie durable pour tous qui seront mises à l'honneur par les Nations unies. Les coopératives seront également célébrées. "Les coopératives rappellent à la communauté internationale qu'il est possible d'atteindre à la fois la viabilité économique et la responsabilité sociale", a déclaré en fin d'année dernière Ban-Ki Moon, le secrétaire général de l'ONU.

Profitant de l'occasion, Coop FR, l'organisation représentative du mouvement coopératif français, espère renforcer davantage encore la notoriété de ce statut. Aujourd'hui, on recense 21.000 entreprises coopératives, dans les domaines industriel, artisanal, maritime, bancaire... Différents statuts coexistent : coopératives, sociétés coopératives et participatives (Scop) et sociétés coopératives d'intérêt collectif (SCIC).

Très largement présentes sur les territoires ? 75% d'entre elles ont leur siège social en région ?, elles emploient près d'un million de salariés. Premier en nombre de coopérateurs avec près de 24 millions de membres sociétaires et adhérents devant l'Allemagne (21,5 millions) et l'Italie (13 millions), le secteur coopératif français est le plus puissant en Europe en termes d'effectifs salariés et de nombre d'entreprises.

Alors que les créations d'entreprises, auto-entreprises inclues, ont chuté de 11,6% en 2011 selon l'Insee, les coopératives affichent une santé quasi insolente au regard de la dégradation du contexte économique observé depuis l'automne 2008. Selon Coop FR, elles ont réalisé un chiffre d'affaires de 288 milliards d'euros en 2010, filiales comprises, en hausse de 31 milliards par rapport à 2009 (+12%).

"Ces performances attestent du dynamisme des entreprises coopératives et de leur rôle de résilience face à la crise", a constaté Jean-Claude Detilleux, président de Coop FR. Celle-ci s'explique, selon lui, par la maîtrise du capital par les membres associés, une gouvernance démocratique, un centre de décision ancré localement, des résultats qui restent dans l'entreprise, des réserves financières impartageables, une stratégie tournée vers le long terme avec des profits qui servent d'abord la pérennité de la coopérative...