Cinq propositions du candidat Hollande passées au crible

Par Robert Jules  |   |  455  mots
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Après le premier grand meeting de campagne de François Hollande, certaines mesures avancées dans le domaine économique attendent leur formulation concrète. Le PS précisera jeudi le programme de son leader.

Après le premier grand meeting de sa campagne présidentielle dimanche au Bourget, le candidat socialiste François Hollande va devoir maintenant fournir les détails des mesures annoncées, en particulier sur son financement des logements sociaux via le relèvement du plafond du Livret A, l'encadrement des activités bancaires ou celui, toujours très populaire auprès de l'électorat de gauche, des bonus bancaires, ou reprenant le thème de la taxation financière. Sans compter aussi les arguments que devra exposer s'il est élu François Hollande pour convaincre une chancelière sur les euro-obligations ou un rôle élargi de la Banque centrale européenne (BCE), auxquels elle a toujours opposé une fin de non-recevoir.

Alors qu'il promettait de parler surtout des grands axes de sa vision de la présidence et de la France, François Hollande a donc surpris, en livrant certaines de ses propositions économiques mais en avançant aussi d'autres en matière de laïcité ou de sécurité avant-même, donc, la présentation de la « plate-forme présidentielle » jeudi.

À quelque 90 jours du premier tour de l'élection présidentielle, le candidat socialiste doit surtout composer avec l'absence d'entrée officielle en campagne du président sortant Nicolas Sarkozy, qui ne manque pourtant aucune occasion lors de ses déplacements de faire des discours de candidat.

En attendant, François Hollande s'est focalisé sur un autre sujet. « Mon véritable adversaire n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présente jamais sa candidature, et pourtant il gouverne [...], c'est le monde de la finance. » La formule fait incontestablement mouche pour enthousiasmer des électeurs socialistes qui s'impatientaient de voir leur candidat se montrer plus offensif, mais elle a l'inconvénient par son flou artistique de ne pas répondre aux défis politiques à relever face à une crise de la dette européenne où la France très exposée doit développer une stratégie plus concrète. Le ton du discours, comme l'ont noté certains commentateurs politiques s'inscrit d'ailleurs dans le sillage de celui du dernier président socialiste, François Mitterrand, une tradition de méfiance à l'encontre de l'argent considéré comme corrupteur. Ce qui n'avait pas mis à l'abri les gouvernements socialistes comme l'ont montré certains scandales à l'époque.

Retrouvez ci-dessous les cinq articles d'analyse sur les propositions :

1 - Doubler le plafond du livret A : une fausse bonne idée

2 - Logement social : les villes qui ne jouent pas le jeu dans la ligne de mire

3 - La scission des activités bancaires n'est pas une garantie

4 - Niches fiscales : un plan audacieux à 30 milliards d'euros

5 - Les stock-options, un système qui appartient déjà au passé