Le candidat Sarkozy défend une "France forte"

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  373  mots
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Le président sortant, sur un mode à la fois rassembleur et chef de la droite, a officialisé sa candidature pour un deuxième mandat. Il confirme son souhait de revenir à la pratique du référendum pour s'adresser directement au peuple.

A 67 jours du premier tour, le président Nicolas Sarkozy s'est donc mué en candidat pour une deuxième quinquennat, mercredi soir sur la chaîne TF1. Pourquoi un deuxième mandat? "Parce qu'un capitaine n'abandonne pas son poste en pleine tempête" a immédiatement indiqué le neo candidat. Le ton est donné, au-delà du simple père la rigueur, Nicolas Sarkozy veut donner l'image du grand timonier, rassembleur, responsable et garant de l'avenir des Français. Une image somme toute assez classique pour un président briguant un deuxième mandat. C'est celle adoptée par François Mitterrand en 1988 et par Jacques Chirac en 2002.

"Le travail au centre de tout"

Se voulant donc rassembleur et proche du peuple (chassant ainsi sur les terres du Front National), le président-candidat a fortement condamné les propos du député UMP Christian Vanneste sur l'homosexualité "qui tirent tout le monde vers le bas". Mais, surtout, très bonapartiste, pour prouver sa volonté "de redonner la parole au peuple" il a renouvelé son souhait de faire désormais appel au référendum dès qu'une réforme semblera bloquer. Ainsi, il a quasi confirmé l'organisation d'un prochain référendum sur l'indemnisation du chômage et la formation. Une formation sera proposée à chaque chômeur sans perspective de reprise d'emploi, et ce dernier devra accepter un travail en lien avec cette formation. Car si Nicolas s'est posé en rassembleur, il n'oublie pas non plus sa casquette de chef de la droite. Et, comme en 2007, avec la "valeur travail", il souhaite "mettre le travail au centre de tout". D'où sa nouvelle condamnation "de l'assistanat". Chef de la droite, il l'est aussi en critiquant - sans le nommer - François Hollande avec sa proposition de créer "60.000 postes de fonctionnaires".

Une crise inouïe

Se voulant serein, calme, Nicolas Sarkozy a assuré aux Français que" ce quinquennat ne sera pas le même que le premier", même si des réformes seront encore nécessaires "pour sauver notre modèle social (...) alors que nous connaissons une crise inouïe, sans doute inconnue depuis la deuxième guerre mondiale". Le candidat est lancé, il sera en meeting jeudi à Annecy et dimanche à Marseille.