Comment François Hollande compte relancer la compétitivité des entreprises

Par latribune.fr (Source AFP)  |   |  557  mots
François Hollande aux rencontres de l'AFEP / Photo AFP
Avec "un pacte de confiance", signé entre État, entreprise et partenaires sociaux, le candidat PS, souhaite relancer la compétitivité des entreprises françaises. Pour François Hollande, qui s'exprimait lors d'un forum sur les "défis de la compétitivité" à Paris, celle-ci n'a "cessé de se dégrader" au cours du mandat de Nicolas Sarkozy.

"Je propose qu'il y ait un pacte national de confiance autour de l'enjeu de compétitivité", a lancé François Hollande lors du colloque organisé par l'AFEP (Association française des entreprises privées) et du Monde au Carrousel du Louvre. Le candidat socialiste à l'élection présidentielle souhaite réunir "l'Etat, les collectivités locales, en l'occurrence les régions, mais aussi les partenaires sociaux et même le système de financement" autour de ce projet.
 

Des salariés aux instances dirigeantes des entreprises
Concernant la gouvernance des grands groupes, le président du Conseil général de Corrèze souhaite "institutionnaliser" la présence de salariés au sein des conseils d'administration et des conseils de surveillance des grandes entreprises (de plus de 1 000 salariés). "Seules 8% des entreprises du CAC 40" le font. "C'est trop peu", a jugé François Hollande.

Pour lui, la répartition des tâches est claire : "à l'Etat de fixer la vision", de "donner le cadre fiscal, réglementaire, social". "Dès lors qu'il y a la confiance - elle doit être là - entre les acteurs publics et les entreprises, il faut qu'il y ait de la confiance entre les entreprises et les partenaires sociaux", a-t-il ajouté.
 

Réduire la cotisation foncière
En matière de stratégie : "Je veux soutenir l'investissement", a-t-il assuré. "Notre problème de compétitivité tient à une insuffisance d'investissements, un manque d'innovation et de recherche et un trop faible nombre d'entreprises exportatrices", a ainsi assuré le député. Ce dernier qui veut "améliorer notre offre productrice nationale et donc améliorer notre capacité exportatrice".

En réduisant la cotisation foncière pour les entreprises (matériels, immobilier... soit une "aide de 2,5 milliards d'euros pour l'industrie"), le candidat socialiste espère inciter les entreprises à investir. "Chaque fois qu'une entreprise investira, elle aura une baisse de la cotisation foncière", a-t-il affirmé. Cette mesure sera "ouverte à toutes les entreprises quelle que soit leur taille".
 

Baisser le taux d'imposition pour les entreprises qui investissent
François Hollande compte également sur la fiscalité des entreprises pour soutenir l'investissement. Le candidat a réaffirmé vouloir "moduler les taux d'imposition sur les sociétés" en expliquant : "Si le bénéfice est réinvesti, le taux d'imposition sera plus faible." Son objectif est, en outre, "d'élargir" le crédit impôt recherche. "Au crédit impôt recherche correspondra un crédit impôt innovation", a-t-il indiqué. Il propose également de "revoir le financement de la protection sociale", "en concertation avec les partenaires sociaux".
 

Critique du bilan de Nicolas Sarkozy
A travers son discours, le candidat socialiste à l'élection présidentielle a durement critiqué le bilan de son rival, Nicolas Sarkozy.  Le "constat est implacable : la "compétitivité des entreprises françaises n'a cessé de se dégrader", a-t-il jugé. Avec son nouveau "pacte de confiance", François Hollande espère "éviter" de changer à tout moment - je ne parle pas des fins de mandats propices à toutes les improvisations -  je parle du quinquennat lui même".

Jugeant "la TVA dite sociale" "injuste, inefficace et même inconséquente sur le plan du soutien de l'activité économique", François Hollande veut réorienter le système d'exonérations de cotisations sociales pour qu'"il puisse être le plus efficient en matière de soutien à la compétitivité".