Sarkozy veut zéro charges pour l'embauche d'un senior

Par latribune.fr avec AFP  |   |  833  mots
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Le président candidat a annoncé à l'émission Capital sur M6 sa volonté d'exonérer de charges sociales les entreprises qui embauchent un chômeur de plus de 55 ans. Il a également fait plusieurs annonces sur la santé, le logement et les PME.

Nicolas Sarkozy a proposé dimanche soir sur M6 qu'il proposera l'exonération totale des charges patronales pour l'embauche de chômeurs de plus de 55 ans en CDI ou en CDD d'au moins six mois.Cette aide sera permanente et limitée au plafond de la Sécurité sociale soit 36.000 euros de salaire brut, a précisé à l'AFP Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy, soulignant que ces exonérations de charges figuraient dans la réforme des retraites mais étaient temporaires.

"On ne peut pas obliger les entreprises à embaucher les gens, il faut qu'il y ait une envie réciproque. La clé, c'est dans la formation", a insisté le président-candidat, rappelant son souhait de vouloir créer "un droit à la formation pour toute personne au chômage" et l'obligation pour le demandeur d'emploi ainsi formé d'accepter l'offre de travail.

La France comptait en janvier quelque 594.000 demandeurs d'emploi de plus de 50 ans, soit désormais plus de 20% des inscrits à Pôle emploi sans aucune activité (+15% en un an).

Face au chômage des jeunes, le gouvernement avait décidé en janvier que les très petites entreprises (TPE, moins de 10 salariés) pourraient embaucher un jeune de moins de 26 ans, sans cotisations, pour un salaire équivalent au Smic. Cette exonération est valable pour un an pour tout contrat d'un mois minimum (CDD ou CDI). Ce dispositif, qui existait déjà, est réactivé pour six mois seulement.

Cette nouvelle proposition de campagne de Nicolas Sarkozy vient compléter le projet du candidat, alors que son rival socialiste a déjà occupé le terrain sur ce sujet en proposant un contrat de génération exonérant de charges sociales l'emploi d'un jeune de moins de 25 ans lorsqu'il est associé au maintien dans l'emploi d'un salarié senior.

Quant à l'âge légal de départ à la retraite, porté à 62 ans par la réforme de 2010, Nicolas Sarkozy a assuré dimanche qu'il "n'y aurait pas de changement".

"Les choses sont claires, dans mon prochain quinquennat, si les Français me font confiance, je ne toucherai pas à l'âge de départ à la retraite. La réforme a été faite, elle permet d'arriver à l'équilibre en 2017". Un rendez-vous est néanmoins prévu en 2013 sur les retraites et la loi de 2010 prévoit de mettre à l'étude la retraite par points.

Dans le domaine de la santé, le président-candidat a proposé de désengorger les services d'urgences hospitalières en créant systématiquement à côté "une maison avec des médecins libéraux" qui feront "les urgences du quotidien". "Ca coûte la même chose. Que vous soyez soigné là ou là, c'est toujours la Sécurité sociale et l'Assurance maladie qui remboursent", a-t-il expliqué.

Autre proposition: que "le médecin qui s'installe dans une zone de désert médical, pour le même acte, soit payé plus cher que s'il était dans les quartiers de nos villes où il y a trop de médecins. Ca s'appelle une mission de service public", a-t-il dit. Il a rappelé le système de bourses qu'il avait créé pour lutter contre ces déserts médicaux et qui profitent déjà à 700 étudiants en médecine. Ces derniers, en échange, s'engagent "à s'installer pendant dix ans dans une région où il n'y a pas assez de médecins". "Il faut limiter" les dépassements d'honoraires, a-t-il également affirmé, précisant qu'"on en discutera(it) avec les organisations syndicales représentatives des médecins". Nicolas Sarkozy a également promis que lorsque "nous serons revenus à l'équilibre, nous pourrons proposer de nouvelles réponses pour les dents et les lunettes".

Dans un autre domaine, celui du logement, le président-candidat a annoncé la division "par deux" des droits de mutation perçus par les notaires pour le compte de l'Etat et des collectivités locales à chaque changement de propriétaire d'un logement. Il avait auparavant dénoncé le prix de l'immobilier trop élevé qui pèse sur le "sentiment" d'un pouvoir d'achat en baisse et "l'offre de logement pas assez forte" alors qu'il en manque selon lui 300.000 à 500.000 en France.

Autre annonce: la limitation de l'inflation de normes régissant l'économie par une nouvelle règle qui prévoiera la suppression de deux normes chaque fois qu'une nouvelle sera créée en France et, si possible aussi, en Europe. "Dans les cinq ans qui viennent (...) chaque fois qu'un ministre présentera une nouvelle norme, nous exigerons que deux normes anciennes soient supprimées", a-t-il expliqué, précisant que le Conseil économique, social et environnemental serait le garant de cet engagement. "Je demanderai en Europe qu'on applique la même norme", a-t-il ajouté.

Il a fait plusieurs annonces en faveur des PME: Oseo (la banque publique de soutien aux PME) avancera le crédit d'impôt recherche aux PME avec des prêt à taux zéro. M. Sarkozy va également demander que soit supprimé "le privilège du Trésor public" pour "inciter les banques au prêt".