Le désendettement de la France se profile mais...

Par Fabien Piliu  |   |  370  mots
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La dette italienne pourrait également reculer estime le Fonds monétaire international. Toutefois, cette prédiction est fragile. Pour qu'elle se réalise, il faut que les taux d'intérêts restent bas et que la croissance reparte. L'institution redoute les "petits chocs", c'est à dire d'éventuelles dérives budgétaires liées à certaines promesses électorales audacieuses.

C?est une bonne nouvelle pour les générations futures. Selon le Fonds monétaire international (FMI) dirigé par Christine Lagarde, la dette d?une soixantaine de pays dont la France et l?Italie devrait continuer à s?élever jusqu?en 2013 avant de stabiliser puis de reculer. En France, le pic serait de 90,8% en 2013. En Italie, il atteindrait 123,8%. "Cependant, cette anticipation repose dans beaucoup de cas sur l'hypothèse d'un maintien d'un différentiel entre taux d'intérêt et croissance très favorable sur les quelques années à venir dans la plupart des pays, malgré les niveaux élevés d'endettement", ont prévenu les économistes du FMI dans le "Moniteur des finances publiques" semestriel. Selon eux, "pour beaucoup d'économies avancées, y compris la France, l'Italie et le Royaume-Uni, il ne suffirait que de petits chocs [...] pour empêcher la stabilisation de la dette à moyen terme".

"La persistance de taux d'intérêt historiquement bas" n'est pas garantie. Explication:  "la disponibilité d'une base d'investisseurs stable" (banques centrales, fonds de pension, assureurs) dont la fidélité "ne devrait pas être tenue pour acquise", a relevé le FMI. En revanche, aux Etats-Unis et au Japon, la probabilité que la dette publique progresse est très élevée. Elle atteindrait les niveaux record de 113% aux Etats-Unis et de 256,6% en 2017.

Petits chocs ou promesses électorales audacieuses ?

Malgré les incertitudes qui les entourent, ces prévisions peuvent-elles apaiser les marchés qui, selon la majorité actuelle, seraient prêts à s'affoler en cas de victoire de François Hollande, le candidat socialiste ?  En tout ca, le  FMI redoute « les petits chocs » qui pourraient détruire son bel édifice économétrique, il désigne certainement à mots couverts les éventuelles dérives budgétaires qui pourraient intervenir après le second de l?élection présidentielle. Parmi ces dérives, on peut citer la création immédiate de 60.000 postes dans l?éducation nationale promise par François Hollande ou le déblocage de 900 millions d?euros pour la Corse promis par Nicolas Sarkozy. Une mesure de dernière minute qui vient alourdir le coût du programme du candidat sortant qui, selon l?Institut Montaigne, a été, comme celui de son rival socialiste, largement sous-estimé.