J-10 : Angela Merkel répond à Hollande, les candidats parlent aux policiers

Par Sylvain Rolland, avec AFP  |   |  797  mots
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A dix jours du second tour de l'élection présidentielle, les deux candidats se rendent coup pour coup. Aujourd'hui, Angela Merkel a répondu à François Hollande au sujet de la renégociation du pacte budgétaire européen. Les deux candidats, eux, ont réagi au fait divers impliquant un policier. François Bayrou a fait un pas vers François Hollande, tandis que Marine Le Pen fait durer le suspense sur sa consigne de vote.

Pacte budgétaire : Angela Merkel met les points sur les « i »

La chancelière allemande Angela Merkel a répété son opposition catégorique à une renégociation du pacte budgétaire européen, dans un entretien à un groupe de presse régionale allemande à paraître vendredi. Elle a estimé que ce traité, signé par 25 chefs de gouvernements et d'Etat, "n'est pas négociable". Elle a ajouté que "cela fait longtemps que [la croissance] est le deuxième pilier de notre politique à côté de finances publiques saines", en référence à François Hollande, qui avait détaillé quatre propositions visant à une "renégociation" du pacte budgétaire pour y intégrer une grande initiative de croissance.

Bruxelles relativise

Ces pistes proposées n'ont pas surpris à Bruxelles, où elles sont déjà sur la table depuis des mois, ce qui devrait du coup limiter le potentiel de polémique avec les autres pays européens en cas de victoire de François Hollande au soir du 6 mai. Angela Merkel a toutefois assuré qu'"une bonne coopération" entre la France et l'Allemagne se poursuivra quel que soit le président élu, car le "deuxième tour de l'élection présidentielle (voit s'afffronter) deux hommes politiques pro-européens".

Les deux candidats parlent aux policiers

François Hollande et Nicolas Sarkozy ont rencontré tour à tour des policiers jeudi, l'occasion pour le président-candidat de se prononcer pour la "présomption de légitime défense", ce que Marine Le Pen a aussitôt vu comme une "victoire idéologique" pour le FN, puisqu'elle portait cette proposition. Après l'émoi suscité chez les policiers de Seine-Saint-Denis par la mise en examen pour homicide volontaire de l'un d'eux, le chef de l'Etat, en déplacement au Raincy, a apporté son soutien à ses collègues dont une partie avait spontanément manifesté sur les Champs-Elysées mercredi soir.

De son côté, François Hollande s'est lui aussi placé sur un des terrains favoris du chef de l'Etat et ex-ministre de l'Intérieur. Il a plaidé pour que les policiers puissent dans ces circonstances continuer de bénéficier d'une "protection administrative" et ne perdent pas leur salaire.

François Bayrou s'éloigne de Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen fait durer le suspense sur sa consigne de vote

Après avoir pris clairement ses distances avec Nicolas Sarkozy, le leader centriste François Bayrou se retrouve devant un choix difficile pour le second tour: ne pas prendre parti ou choisir François Hollande, une décision aux conséquences imprévisibles sur l'échiquer politique. Troisième homme en 2007 avec 18,57% des voix, il avait laissé ses électeurs libres de leur choix, en indiquant cependant qu'il ne voterait pas personnellement pour Nicolas Sarkozy. Une prise de position indirecte qui avait provoqué l'éclatement de son camp, la plupart des députés de l'ex-UDF rejoignant la majorité présidentielle. François Bayrou se prononcera le 3 mai, le lendemain du débat d'entre-deux-tours entre les prétendants à l'Élysée.

Forte de sa troisième place et de ses quasi 18%, la candidate du FN a également, dans une lettre ouverte adressée aux deux finalistes, demandé qu'on "cesse" de "mépriser" ses électeurs. "J'estime que votre attitude jusqu'ici rend votre quête de ces voix particulièrement illégitime", écrit-elle. Elle donnera une consigne de vote, probablement le vote blanc selon les analystes, début mai.

François Hollande répond aux « mensonges » de Nicolas Sarkozy

Après l'affirmation par Nicolas Sarkozy, mercredi soir sur TF1, que Tariq Ramadan avait lancé un appel en sa faveur, le candidat socialiste a accusé sur France Info le chef de l'Etat de "mensonges" et "amalgames" Un peu plus tard sur France Inter, le chef de l'Etat a dit que Tarik Ramadan avait appelé publiquement en mars à voter Hollande "ou un parti qui serve l'islam". Mais, à la mi-journée, Tariq Ramadan a lui-même démenti auprès de l'AFP avoir appelé à voter pour le candidat PS. Autre polémique: un "appel" supposé de "700 mosquées" à voter François Hollande, dénoncé avec force par des membres de l'UMP pendant deux jours et dont le Conseil français du culte musulman (CFCM) a démenti l'existence.

The Economist juge Hollande "plutôt dangereux"

The Economist, l'influent hebdomadaire britannique du monde des affaires, estime qu'une élection de François Hollande à la présidence serait "mauvaise pour son pays et pour la France" et qualifie le candidat socialiste d'"homme plutôt dangereux". "Bien que vous ne le devineriez jamais à la vue des programmes sur lesquels les candidats ont fait campagne", ironise l'hebdomadaire, "la France a un besoin criant de réforme", estime l'hebdomadaire.

 

Les vidéos à suivre

Des paroles et des actes, du jeudi 26 avril 2012 à 20h35