Les entreprises familiales ne sont pas vraiment épargnées par la crise

Par Fabien Piliu  |   |  459  mots
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Selon une étude du cabinet KPMG, l'amélioration de la trésorerie et l'optimisation du besoin de fonds de roulement sont la première priorité des dirigeants.

Citées en exemple par la plupart des économistes et des organisations patronales en raison de leur capacité à résister aux tempêtes conjoncturelles, les entreprises familiales ne sont pas pour autant épargnées par les inquiétantes vicissitudes que subissent le reste du tissu économique. Une résistance qui s'explique notamment par une gestion prudente et une indépendance vis-à-vis des marchés financiers. « Pendant la crise, les entreprises familiales ont profité des efforts de désendettement réalisés entre 2004 et 2008. Elles ont également su être réactives en réduisant très vite la voilure. C'est la raison pour laquelle seules les plus fragiles n'ont pas pu résister à la tempête », explique Jacky Lintignat, le directeur général de KPMG France.

Stratégie de long terme

Une résistance due également aux caractéristiques intrinsèques des entreprises familiales et en particulier des entreprises de taille intermédiaire interrogées dans le cadre de cette étude. « Les ETI combinent taille critique nécessaire au développement, stabilité temporelle et enracinement territorial. Les coûts fixes d'une stratégie longue à l'exportation ou à l'innovation en sont mieux étalés. (...). Elles contribuent au lissage des à coups conjoncturels », précisait le rapport du sénateur de Vendée Bruno Retailleau publié début 2010.

Néanmoins, leur parcours n'est pas un long fleuve tranquille. Selon une nouvelle étude réalisée par KPMG, 42 % des dirigeants français d'entreprises familiales interrogés estiment en effet que l'amélioration de la trésorerie et l'optimisation du besoin de fonds de roulement BFR constituent le premier des trois principaux enjeux auxquels ils doivent faire face. Ce qui n'est pas franchement un signe de sérénité. La différence avec les entreprises européennes est assez nette. Selon KPMG, la moyenne européenne s'élève à 36%. « La surpondération de ce critère en France démontre la réelle difficulté conjoncturelle des entreprises familiales françaises face aux conditions d'accès aux crédits depuis quelques mois », note l'étude.

Réduire les coûts

Autre enseignement de cette étude, 30 % seulement des dirigeants d'entreprises familiales françaises estiment qu'il est prioritaire d'engager des modifications structurelles dans leurs organisations visant à réduire les coûts, contre une moyenne de 39 % en Europe.
« Même si cette préoccupation constitue le second des principaux enjeux des dirigeants français interrogés, il est intéressant de noter qu'elle reste nettement moins prioritaire que la maîtrise de leur trésorerie et de leur besoin de fonds de roulement, et moins prégnante que dans les autres pays européens », poursuit l'étude.

Dans ce contexte, seules 24 % des entreprises envisagent de saisir des opportunités de croissance externe, contre 36 % pour la moyenne européenne.