Les ETI ont besoin de l'épargne des français pour rester sous la bannière tricolore

A l'instar de ce qui s'est produit avec les entreprises du CAC 40, les investisseurs étrangers lorgnent les entreprises de taille intermédiaire françaises. Pour les conserver dans le giron tricolore, Daniel Karyotis, président de Banque Palatine, préconise d'utiliser l'épargne abondante des français.
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L'inquiétude monte chez les grands décideurs économiques français. Les entreprises de taille intermédiaire hexagonales (moins de 5000 salariés), robustes face à la crise et qui contribuent à la fierté nationale, sont les cibles des investisseurs étrangers. "Il y a un risque que l'ensemble de nos belles entreprises de taille intermédiaire (ETI) ne soient captées par les capitaux étrangers", s'inquiétait mardi René Ricol, le commissaire général à l'investissement lors des 21èmes rencontres sur l'épargne et la fiscalité. René Ricol s'interroge notamment sur la capacité des fonds de capital investissement français à trouver des ressources. Ils pourraient pourtant permettre à la France de conserver ses champions.

Utiliser l'épargne des français pour barrer les investisseurs étrangers

Pour les aider, la piste de l'épargne abondante des français est régulièrement évoquée. "Il faut que nous puissions orienter les flux importants d'épargne des français vers les ETI", estime Daniel Karyotis, président du directoire de Banque Palatine, dont le financement des ETI est le c?ur de métier. "Si l'on part du principe que l'on manque de flux d'épargne, c'est une erreur", ajoute-t-il. Le taux d'épargne des ménages français a en effet atteint 16,8% en 2011, son plus haut niveau depuis près de trente ans, le taux d'épargne financière s'élevant pour sa part à 7,4%. "Il faut faire en sorte que les français puissent investir directement dans ces entreprises ou via un véhicule monté par des institutionnels", estime Daniel Karyotis, tout en assurant aux particuliers "un rendement élevé et liquide".

Les patrons d'ETI craignent que les banques ne les suivent pas

Si l'Etat français s'attelle à maintenir son tissu d'ETI sous la bannière tricolore, les chefs de ces entreprises ont aujourd'hui des problématiques plus urgentes. Après une année 2011 marquée par des marchés financiers grippés, les patrons d'ETI craignent que les banques ne se recroquevillent sur elles-mêmes. "La principale préoccupation des chefs d'entreprises est de trouver des financements bancaires. Ils ont peur que les banques ne les suivent pas", indique Jean-Marc Ribes, en charge du développement de Banque Palatine. Ils ont selon lui été traumatisés par les périodes de 2008, 2009 et de la fin 2011, où les banques ont pour certaines stoppé brusquement de les financer.
Le durcissement des conditions d'octroie de crédits, dû à la hausse du côut de refinancement des banques, n'est en revanche pas la source principale de préoccupation des patrons d'ETI, selon Daniel Karyotis. "Le taux (du prêt) n'est pas le sujet. Le sujet, c'est qu'on soit là pour les accompagner dans leur projet", estime-t-il. "Même si les banques ont augmenté leurs conditions de crédits, elles demeurent très attractives, ce sont les plus basses d'Europe. Il faut se souvenir du point de départ : Avant 2008, les taux étaient très faibles", rappelle-t-il.

Banque Palatine a bien résisté en 2011

La hausse du coût de refinancement sur les marchés n'a en tout cas pas pénalisé Banque Palatine en 2011, puisqu'elle a dégagé un résultat net de 61,6 millions d'euros, en hausse de 79% sur un an. Son produit net bancaire s'est de son côté élevé à 330 millions d'euros en hausse de 8,2%, alors que ses encours de crédits ont progressé de plus de 9% à 4,5 milliards d'euros. La banque avance "vite à moindre coût", estime Thierry Zaragoza, en charge des finances et de la production bancaire de Banque Palatine. Et ce notamment en s'appuyant sur sa maison mère BPCE, avec laquelle elle bénéficie de plusieurs synergies.
 

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