Hollande quitte le Parti socialiste...

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  604  mots
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François Hollande est venu dire au revoir aux dirigeants du PS, assurant qu'il devenait désormais le président de "tous les Français". Il a promis de ne plus participer à "des réunions partisanes". En marge de cette rencontre, l'entourage du nouveau président assure que les conditions pour bénéficier de la retraite dès 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler dès 18 ans "pourraient être assouplies".

 "Je suis socialiste et j'entends bien le rester mais c'est la dernière fois que je m'exprime devant vous. Demain [mardi 15 mai] je serai le président de tous les Français."  C'est avec ces quelques mots que François Hollande est venu saluer les quelques 300 délégués du Conseil National du Parti socialiste réunis lundi soir à Paris à la "Mutualité" pour lancer officiellement la campagne des législatives.

Une façon de dire au revoir et de remercier le parti qui lui a permis d'accéder à la présidence de la République. Et, l'air de rien, François Hollande a tout de suite voulu se démarquer de Nicolas Sarkozy. Il a assuré, une fois en fonction, qu'il ne "participerait plus à aucune instance partisane" et qu'il n'y aurait auncune réunion du PS à l'Elysée... Façon de dénoncer l'habitude de Nicolas Sarkozy de régulièrement recevoir au "Chateau", soit les principaux dirigeants de l'UMP, soit les parlementaires du parti. Pour lui, il "reviendra au Premier ministre de conduire la majorité".

C'est donc le locataire de Matignon qui entretiendra les liens avec le PS et les autres composantes de la majorité. Là aussi, une façon de signifier qu'il compte revenir à un fonctionnement "normal" des institutions. A propos de sa majorité, le président élu souhaite à l'issue des législatives disposer d'une "majorité large, solide et loyale" et de préciser que "c'est l'avenir du quinquennat qui va se décider en juin".

"C'est parce que l'économie va mal que la gauche a gagné"

Sur le terrain économique, François Hollande sait que les temps sont difficiles. Et de tacler encore une fois son prédecesseur en faisant allusion aux dernières prévisions de la Commission européenne "qui nous dit que ce qui nous est laissé est encore plus grave que nous le pensions". Et de souligner aussi la situation politique de la Grèce qui met de nouveau à mal la zone euro. Mais, justement, pour François Hollande, c'est parce que la situation est compliquée que la gauche a pu gagner l'élection présidentielle: "Si ce qui nous attend n'était pas dur, nous n'aurions pas gagné l'élection. C'est parce que c'est difficile que les Français se sont tournés vers nous. Ils souhaitent un effort juste et des voies nouvelles".

Un discours prononcé devant un parterre de ministrables, de Jean-Marc Ayrault à Martine Aubry, en passant par Michel Sapin, Pierre Moscovici, Claude Bartolone, Jérôme Cahuzac, Marisol Touraine, etc. Bien entendu, chacun se refusait à dire "s'il en serait ou pas". Officiellement, tout le monde attend... Il n'en reste pas moins que Jean-Marc Ayrault ne pouvait pas se déplacer sans une meute de journalistes à ses trousses...

Le dossier des retraites pourrait évoluer

Et, petite indiscrétion glanée en marge de la réunion sur le délicat sujet des retraites auprès d'un potentiel important ministre: tout n'est pas figé. L'on sait qu'un décret - rédigé dans les toutes prochaines semaines - va venir rétablir la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler à 18 ans et ayant leurs 41 annuités de cotisation. Jusqu'ici, il devait s'agir d'annuités "réellement cotisées" et non pas seulement "validées", ce qui exclu, par exemple, les années de chômage et les congés maternité au-delà de quatre trimestres. Or, justement, pour les congés maternité, les choses "pourraient être assouplies", selon l'entourage de ce proche de François Hollande. Les partenaires sociaux seront bientôt consultés sur le projet de décret. 

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