Un rapport préconise 5 milliards d'économies par an pour l'Etat

Par Julien Bonnet  |   |  417  mots
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Pour parvenir à une réduction substantielle de son train de vie, l'État devra réaliser cinq milliards d'économie par an, indique un rapport de l'Inspection générale des finances dévoilé par Les Echos. Il préconise notamment une baisse des effectifs de l'Etat et de ses opérateurs ainsi que le gel des retraites des agents de la fonction publique.

Cinq milliards d'euros par an. C'est le régime minceur que conseille un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) à son patient, l'Etat, en "léger surpoids" avec un déficit attendu cette année de 4,5% du PIB et une dette publique qui devrait frôler les 90% de la production annuelle. Commandé fin 2011 par l'ex-Premier ministre François Fillon, ce document dévoilé par Les Echos ce lundi, donne des pistes pour revenir à un équilibre des finances publiques en 2016 et rentrer dans les clous de Bruxelles, qui a mis en garde Paris sur la nécessité de mettre en place de nouvelles réformes.

Des leviers "ultra sensibles"

Selon le quotidien économique, l'IGF a ainsi identifié à cette fin des leviers "ultra sensibles" comme la baisse des effectifs de l'Etat et de ses opérateurs, le gel des retraites ou la maîtrise de la masse salariale de l'Etat. Une baisse de 2% par an des dépenses d'intervention par exemple entraînerait une économie de 3,2 milliards d'euros. Mais pour s'attaquer à ce poste qui représente pas moins de 57 milliards d'euros en 2012, il faudra donc rogner sur le versement de prestations comme l'allocation adulte handicapé (7,5 milliards) ou les aides au logement (5,6 milliards).

Le rapport met donc en avant une réduction drastique des dépenses comme le prévoyait le précédent gouvernement et prévient qu'une "trajectoire de retour à l'équilibre qui reposerait essentiellement sur une hausse des recettes [...] serait contradictoire avec les efforts visant à améliorer la compétitivité de son économie et le pouvoir d'achat des ménages". Un avertissement qui raisonne comme un tacle adressé à la politique de François Hollande. Le nouveau président s'était en effet plutôt positionné pendant la campagne sur une hausse des recettes pour parvenir à l'équilibre à la fin du quinquennat.

Dépenses incompressibles

Le rapport évoque également les dépenses de l'Etat  "quasiment incompressibles" comme la charge de la dette ou les dotations à l'Europe. De ce fait, l'effort à porter sur les autres postes est jugé "considérable" par Les Echos. Le journal ajoute que Matignon a, de son côté, lancé ce week-end la préparation du budget 2013. Jean-Marc Ayrault aurait fixé une "double exigence" à ses ministres: le retour à un déficit de 3% en 2013 tout en respectant les engagements pris par François Hollande. Par exemple, les créations de postes dans l'éducation, la justice et la police devront être compensées par des réductions d'effectifs à la défense ou aux finances.