Le Medef veut passer le coup de pouce au Smic à l'examen

Par latribune.fr (avec agence)  |   |  357  mots
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Laurence Parisot s'inquiète des effets de la revalorisation du salaire minimum sur l'emploi. Aussi la patronne des patrons a-t-elle demandé ce mercredi que soit saisi un comité d'experts sur ce sujet. Elle a également critiqué la méthode employée par le gouvernement dans le dossier retraite.

"Sur le smic, comme sur les retraites, il faut faire des études d'impact avant toute décision", affirmait Laurence Parisot, ce mercredi matin au micro de RTL. Pour la présidente du Medef, augmenter le salaire minimum, comme l'a promis François Hollande, pourrait en effet se révéler périlleux et demande donc des précautions.  "Nous ne pouvons pas aller au-delà de ce qui est prévu normalement sur le smic sans prendre un risque sur l'emploi, un risque sérieux, non seulement ça peut empêcher de nouvelles embauches mais ça peut aussi détruire des emplois", explique-t-elle avant de demander la création d'un comité d'experts ad hoc.

Pour l'heure, le calcul de ce salaire minimum interprofessionnel de croissance est adossé sur l'inflation. Il atteint 1398,87 euros bruts par mois sur la base de 35 heures de travail par semaine, soit environ 1.100 euros nets. Mais l'exécutif a promis un "coup de pouce" tout en prévenant qu'il serait "modéré" afin de ne pas handicaper les petites entrepises. Son niveau sera déterminé après une Conférence sociale qui doit se tenir avant le 14 juillet à l'Elysée. Or, tout laisse penser que la revendication de la CGT de porter le Smic mensuel à 1.700 euros bruts ne sera pas retenu. La CFDT s'y oppose d'ailleurs, son leader, François Chérèque jugeant l'objectif inatteignable. De son côté, FO qui demande 1.340 euros nets.

Par ailleurs, Laurence Parisot a également évoqué le dossier retraite, qui doit être traité ce mercredi en Conseil des ministres. Un décret doit déterminer qui aura le droit à une pension à taux plein après un départ à 60 ans, dans le cadre d'un retour partiel à cet âge légal pour ceux qui ont commencé à travailler à partir de 18 ou 19 ans. Pour la patronne du Medef, il y a là un "un problème de méthode". "Pourquoi ne pas avoir fait chiffrer les différents scénarios, pourquoi ne pas avoir saisi le COR (conseil d'orientation des retraites), pourquoi ne pas avoir rendu publics les effets financiers à moyen et long terme sur la viabilité de notre système?", s'est-elle interrogé.