Le PS gagne, François Hollande a les pleins pouvoirs

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  462  mots
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Le PS et ses proches alliés (radicaux de gauche et divers gauche, sans compter les Verts) ont remporté une majorité absolue de 314 sièges sur 577, selon des résultats définitifs du ministère de l'Intérieur. François Hollande dispose d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale et a donc les mains libres pour appliquer sa politique. L'UMP a recueilli 194 sièges. EELV, 17 sièges disposera d'un groupe parlementaire, pas le Front de Gauche qui ne compte que 10 sièges.

C'est donc avec une majorité absolue de députés socialistes (et des ses alliés du Parti radical de gauche et du Mouvement Citoyen et Républicain) que s'ouvrira le 26 juin prochain à 15 heures la XIVème législature de la cinquième République. Avec 314 sièges sur 577, selon des résultats définitifs du ministère de l'Intérieur, la gauche a donc largement dépassé la barre des 289 députés, la majorité absolue, comme en juin 1981.

Dans le détail, Le PS a obtenu 280 sièges, les divers gauche 22, les radicaux de gauche 12. A noter que, à droite, l'UMP obtient 194 députés élus. Le Nouveau centre et les divers centristes 14, les divers droite 15 et les radicaux 6, soit un total de 229 pour la droite. Quant au Front National, il fait son retour au Parlement avec deux élus, Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse) et Gilbert Collard (Gard). A gauche, le Front de Gauche rate son pari d'obtenir un groupe parlementaire avec seulement 10 élus... Il en faut 15. En revanche, grâce à son accord conclu avec le PS, Europe Ecologie-Les Verts passe de trois députés dans l'ancienne législature à dix-sept. Les écologistes disposeront pour la première fois d'un groupe parlementaire à l'Assemblée.

La Gauche n'aurait tout de même pas la majorité au Congrès

Pour autant, même s'il est majoritaire dans les deux chambres (Assemblée et Sénat, une première !), le PS ne disposera pas de la majorité des trois cinquièmes au Congrès (Assemblée et Sénat réunis). Ce qui pourrait l'empêcher - sauf à trouver une majorité de circonstance élargie - de modifier la Constitution pour, par exemple, octroyer le droit de vote aux municipales aux étrangers non européens, une promesse électorale de François Hollande.

En revanche, le PS ne va pas dépendre de ses turbulents alliés d'EE-LV , pour faire passer un certain nombre de réformes. Ce qui va faciliter la vie du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, dès cet été, avec le vote par l'Assemblée du collectif budgétaire (réforme de l'ISF, rabotage des niches fiscales, etc.). Idem à la rentrée avec les votes des projets de loi de finances 2013 et de financement de la Sécurité sociale... Avec les premières décisions, pas forcément très populaires, sur les coupes dans les dépenses.

Le gand chélem électoral de la gauche

Enfin, avec cette victoire aux législatives pour le PS, un cycle électoral se termine. Depuis 2007 et son échec aux législatives, la gauche a gagné tous les scrutins : les élections sénatoriales, les cantonales, les régionales, les européennes et les municipales. Même François Mitterrand n'avait pas eu les coudées aussi franches.