Les banques brident-elles les PME ?

Par Fabien Piliu  |   |  353  mots
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Selon le baromètre réalisé par KPMG pour le compte de la CGPME, la situation actuelle de l'économie inquiète 86 % des dirigeants de PME. Pourtant, leurs besoins de financement pour leurs investissements progressent. Mais 73 % d'entre eux constatent au moins une mesure de durcissement des conditions de financement par les banques. Ils n'étaient que 68 % dans ce cas lors des deux précédentes vagues d'enquête.

Alors que les indicateurs économiques s?enfoncent régulièrement dans le rouge, les chefs d?entreprises ont encore des projets d?investissements. Cette performance est d'autant plus remarquable que leur moral est en berne. Dernier réflexe de survie ? A voir. En attendant, la Coface anticipe cette année un niveau de défaillances proche du record observé en 2009, proche de 66.000.

Selon le baromètre réalisé par KPMG pour le compte de la CGPME, la situation actuelle de l?économie inquiète 86 % des dirigeants de PME. Ils étaient 73% en mars à éprouver ce sentiment. Ils sont 25% à se déclarer « très inquiets ». Ils n?étaient que 13% dans ce cas en mars. C?est un niveau record depuis la création du baromètre en février 2009.

Les entreprises souhaitent innover

Pourtant, 68 % des personnes interrogés ont au moins un besoin de financement, contre 60 % en mars. « Cette hausse provient à la fois de besoins pour financer des investissements (42 %, +6 points) que pour des besoins de trésorerie (36 %, +5 points), ces derniers étant particulièrement présents dans l?industrie (44 %) et les PME de 20 à 49 salariés (46 %) », explique KPMG. Les besoins de crédits pour des investissements d?innovation sont particulièrement élevés. Ils ont plus que doublé depuis le début de l?année (28 %, +4 points depuis mars et +15 points depuis décembre 2011), pour atteindre un sommet inédit depuis la création de ce baromètre.

Malheureusement, l?accès au crédit bancaire se durcit. Selon le baromètre, 73 % des patrons de PME constatent au moins une mesure de durcissement des conditions de financement par les banques, contre 68 % lors des deux précédentes vagues d?enquête.

Demandes de garanties supplémentaires...

Concrètement, ces difficultés sont davantage ressenties dans les PME ayant besoin de financer l?exploitation (81 %) et des investissements (83 %). La modalité de durcissement la plus fréquente reste les frais élevés ou les montants plus faibles que souhaités (47 %, +3 points). Les demandes de garanties supplémentaires connaissent une forte hausse (41 %, +8 points). Les délais d?acceptation des dossiers sont quant à eux cités par un quart des dirigeants (+3 points).