Pierre Moscovici : "Je ne veux pas d'une fiscalité défavorable aux entreprises"

Par latribune.fr  |   |  540  mots
Le ministre des Finances Pierre Moscovici - Copyright Reuters
Le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici revient dans un entretien accordé aux Echos sur les projets du gouvernement en matière de politique fiscale. Il assure notamment que les biens professionnels ne rentreront pas dans l'assiette de l'ISF et que la fameuse taxe à 75% n'entraînera pas d'exode des cadres et des chefs d'entreprises.

Alors que le projet de loi de finance (PLF) 2013 doit être dévoilé fin septembre, le gouvernement tente tant bien que mal de rassurer les dirigeants d'entreprises. Après le discours de Jean-Marc Ayrault en ouverture de l'Université du Medef, c'est au tour du ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici de clarifier les intentions de la nouvelle équipe socialiste en matière de politique fiscale dans une interview au quotidien Les Echos.

Tranche d'imposition à 75%: "Il faut que cette taxe soit intelligente"

A la question de savoir si la nouvelle tranche d'imposition à 75% sur les revenus au-dessus d'un million d'euros intègrerait la CSG, le ministre déclare: "Il faut que cette taxe soit intelligente. Nous ne souhaitons pas qu'elle entraîne un exode des cadres et des chefs d'entreprise". Cette promesse-phare du candidat Hollande sera mise en place "pour éviter les comportements extravagants, mais sans décourager l'activité économique", explique Pierre Moscovici.

"L'investissement productif suppose un cadre stable"

Le ministre reste aussi évasif concernant une éventuelle révision à la baisse des hausses d'impôts sur les entrepises prévues dans le PLF 2013. "Je ne veux pas d'une fiscalité défavorable aux entreprises", a-t-il simplement assuré. Si "celles-ci doivent contribuer à l'effort de redressement", "il n'est pas raisonnable qu'elles en portent tout le poids", ajoute-t-il, précisant que "c'est la rente qui doit être combattue, pas la production ni l'esprit d'entreprise". Le PLF, en cours de finalisation, "comportera des mesures visant à renforcer la compétitivité de l'économie française" mais "nous veillerons aussi à la stabilité de la fiscalité dans le temps. La stabilité juridique est au moins aussi importante que la structure des prélèvements"", précise-t-il.

ISF: "Il n'est pas question d'inclure les biens professionnels dans l'assiette de l'impôt"

Concernant l'ISF, si Pierre Moscovici affirme qu'"il n'est pas question d'inclure les biens professionnels dans l'assiette de l'impôt". Laurence Parisot avait estimé mardi qu'un alourdissement de l'ISF en y soumettant les biens professionnels serait "un hara-kiri pour l'économie française".

Opération séduction auprès du patronat

La présidente du Medef se satisfera donc du démenti catégorique du ministre à propos de cette rumeur. Elle a salué ce jeudi matin la venue de Jean-Marc Ayrault à l'université d'été de l'organisation patronale. "Sa visite témoigne du fait que nous voulons travailler ensemble et que nous avons bien renoué les fils du dialogue" après les différends nés de la conférence sociale de juillet, a-t-elle déclaré à l'antenne de France Culture. Le Medef attend maintenant un document que prépare le ministre du Travail, Michel Sapin, pour se prononcer sur son éventuelle participation à une négociation sociale, a-t-elle ajouté.

L'opération séduction du gouvernement auprès du patronat se poursuit ce jeudi. Dans la foulée du Premier ministre, Pierre Moscovici se rendra d'ailleurs lui aussi cet après-midi en pèlerinage au campus HEC de Jouy-en-Josas où il participera à une conférence intitulée "Trop ou pas assez d'autorité" aux côtés notamment du directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, et du président d'honneur de BNP Paribas, Michel Pébereau.

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