Les rares pays où l'on connaît encore la croissance

Par latribune.fr  |   |  398  mots
Un forage minier en Australie copyrithe Via Bloomberg
La plupart des zones économiques dans le monde connaissent une croissance nulle ou en voie de ralentissement. Seuls quelques pays y échappent: Australie, Turquie, Pologne, et Indonésie en font partie. Leurs recettes ?

Partout dans le monde ou presque, la croissance est nulle ou ralentit. Sans parler de la zone euro, dont on connaît la situation, et qui entraîne une bonne partie de l'Europe centrale, les Etats-Unis ne parviennent pas à entrer véritablement dans une phase de reprise, le Brésil est entre deux eaux, et la croissance chinoise se trouve au plus bas depuis dix ans. Dans une étude qu'il vient de publier, Patrick Artus, directeur des études économiques de Natixis, liste seulement quatre grands pays connaissant une croissance à la fois « forte et résistante » : Australie, Turquie, Pologne, Indonésie.
On pourrait évoquer, à leur sujet, des exemples isolés, sans liens. En réalité, des points communs existent, entre ces économies. D'abord, ils résistent bien au marasme du commerce mondial, qui frappe des pays habituellement très dynamiques et ouverts sur l'extérieur, tels que la Suède.

Le soutien des matières premières
Pour différente raisons. S'agissant de l'Australie, par exemple, dont le PIB augmente de 3,6% selon les données publiées ce jour, ce pays enregistre des exportations en hausse grâce à l'envolée des cours des matières premières, dont il est exportateur. L'Indonésie aussi bénéficie de ce phénomère. Les quatre pays considérés affichent d'ailleurs d'un excédent élevé de leur balance commerciale pour les produits agricoles...
Ensuite, et surtout, dans ces quatre pays, aucun processus de désendettement n'est à l'?uvre. Le crédit continue d'augmenter, alimentant la demande intérieure. Celle-ci, -notamment en ce qui concerne la partie consommation-, est aussi dopée par des hausses de salaires importantes, qui ne sont pas inflationnistes, puisqu'elles reposent sur des gains de productivité croissants. Ceci est surtout vrai pour la Turquie, l'Australie et la Pologne, moins pour l'Indonésie.
Enfin, compte tenu cette absence de danger inflationniste, la politique économique est jugée plutôt expansionniste dans ces pays, c'est-à-dire qu'elle soutient la croissance. La politique budgétaire n'est pas restrictive (à la différence de ce qui se passe aux Etats-Unis et en Europe), et la politique monétaire est accommodante, avec de faibles taux d'intérêt.
Cette politique à l'opposé de l'austérité que nous connaissons en Europe n'a pas d'impact négatif sur les déficits publics : grâce à la croissance, ceux-ci sont assez faibles et tendent encore à se réduire.