Une cure d'austérité en équipe de France de football ?

Par Julien Bonnet  |   |  548  mots
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Le président de la Fédération française de football a annoncé vendredi que les joueurs de l'équipe de France ne toucheront plus de primes sur les matchs éliminatoires en cas de non qualification pour la Coupe du monde 2014. Ils renoncent par ailleurs à la prime en cas de victoire en match amical. Seule la prime à l'image, qui a d'ailleurs été revue à la hausse, est maintenue sans condition de résultats.

Plus de bonus sans résultats... enfin presque. Le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, a annoncé vendredi que les joueurs de l'équipe de France ne toucheront plus de primes sur les matchs éliminatoires s'ils ne se qualifient pas pour la Coupe du monde. Tout un symbole après un Euro 2012 à oublier et à quelques heures de la première rencontre de groupe face à la Finlande. En outre, les Bleus renoncent aussi aux primes en cas de victoire en match amical.

Toutefois, en guise de consolation, la prime de droit à l'image a elle été revue à la hausse: elle sera désormais de 15.000 euros par match au lieu de 10.000 précédemment. En conséquence, à quelle somme vont-ils réellement renoncer ?

8 millions d'euros à se partager en cas de qualification

S'ils décrochent leur billet pour le Brésil, où se déroulera la Coupe du monde 2014, les joueurs se partageront 30% de la somme versée par la FIFA. "Cette somme devrait être de 8 millions d'euros, soit environ 2,4 millions pour l'équipe", a précisé Noël Le Graët. En supposant que le nouveau sélectionneur, Didier Deschamps, utilisera le même nombre de joueurs que Laurent Blanc lors de la précédente campagne de qualification pour l'Euro 2012, soit une trentaine, la prime par joueur serait donc de 80.000 euros au total. Une somme dérisoire quant on sait que le salaire annuel moyen des joueurs de l'équipe de France était en juin dernier de 4,1 millions d'euros !

Jusqu'à 18.000 euros par joueur pour une victoire en match amical

En cas de victoire en match amical, la prime était jusqu'à présent de 10.000, 12.000 ou 18.000 euros selon le classement mondial de l'adversaire. Pour les prochaines rencontres de ce type, l'équipe de France rencontrera le Japon, l'Italie et l'Allemagne. Pour le premier adversaire (23e au dernier classement FIFA), on peut donc supposer que les joueurs auraient remporté 12.000 euros chacun en cas de victoire. Et s'ils parviennent aussi à battre la "Manschafft" et la "Squadra Azzura", respectivement 2e et 6e du classement mondial, se sera 26.000 euros de plus.

Sachant que neuf autres matchs amicaux doivent être organisés avant la Coupe du monde et en fixant la prime moyenne à 12.000 euros, le total s'établissait donc à 146.000 euros par joueur. Une somme à prendre avec des pincettes puisqu'il s'agissait du maximum pouvant être engrangé par un footballeur français ayant participé à tous ces matchs avec 100% de victoires à la clé.

Des joueurs pas vraiment perdants

Dans le cas, hautement improbable, où l'équipe de France remporterait tous ses matchs amicaux, mais ne parviendrait pas à se qualifier pour la Coupe du monde, notre joueur "chouchou du sélectionneur" verra donc s'envoler 226.000 euros. Mais le versement des droits à l'image, indépendant des résultats, lui rapporteront... 300.000 euros, contre 200.000 euros avant le relèvement de 50% de cette prime.

Si pour la FFF, l'opération "représente une économie très forte (...) de l'ordre deux millions d'euros par an", selon son président, l'impact sera donc relativement limité pour les joueurs. Les quatre footballeurs qui représentaient l'équipe face à la fédération, à savoir Hugo Lloris, Rio Mavuba, Franck Ribéry et de Karim Benzema, semblent donc aussi à l'aise balle au pied que sur le terrain des négociations.