Politiques, patrons, syndicats : ils réagissent à l'intervention de Hollande

Par latribune.fr  |   |  762  mots
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De l'ex-premier ministre François Fillon au PDG d'Orange Stéphane Richard, les réactions ont fusé de toutes parts après l'intervention télévisée de François Hollande dimanche soir. Tour d'horizon.

A droite :

François Fillon (UMP) : "Je le dis: dans deux ans, il y aura du chômage supplémentaire et on sera en récession", a lancé l'ex-premier ministre sur Europe 1. Inverser la courbe du chômage en un an comme l'a dit le chef de l'Etat ? "Juste impossible", a tranché le responsable UMP. "En dessous de 1,5 à 2% de croissance, il n'y a aucune chance d'inverser le chômage".

Jean-François Copé (UMP) : "Alerte ! Je suis très inquiet pour la France. Je n'ai rien entendu" pendant l'intervention télévisée du chef de l'Etat, "qui permette de redresser le pays", a déclaré le secrétaire général de l'UMP. "François Hollande est en train de tromper gravement les Français. Il nous expliquait depuis des mois que lui, il ferait le changement maintenant. Il nous annonce que le changement, c'est pas avant 2014", a-t-il ajouté.

Marine Le Pen (FN) : "Le tournant de la rigueur est amorcé. Il était prévisible puisque François Hollande, dès son élection, a abandonné toute idée de s'opposer au diktat imposé par l'Union européenne. Par conséquent, il a accepté d'entrer sur l'autoroute de la Grèce, de l'Espagne, de l'Italie et les Français vont très rapidement se rendre compte ce que c'est que l'austérité", a déclaré la présidente du Front national.

A gauche :

Jean-Luc Mélénchon (Parti de Gauche) : Sur Europe 1, l'ex-candidat à l'Elysée a qualifié lundi de "politique d'austérité" conduisant "nécessairement à l'enlisement", l'agenda de redressement détaillé la veille par le chef de l'Etat François Hollande : "Une politique d'austérité en France - 30 milliards d'euros retirés de la circulation économique du pays ! - c'est nécessairement, obligatoirement, absolument, l'enlisement".

Olivier Besancenot (NPA) : François Hollande a été "fidèle à lui-même", a commenté l'ex-candidat trotskiste à l'Elysée. "Il n'y a rien de neuf sur le fond politique, si ce n'est des mesures qui, globalement, vont vers son côté de plus en plus libéral, c'est son penchant naturel".

Harlem Désir (PS), eurodéputé, candidat à la succession de Martine Aubry au poste de premier secrétaire du PS : "Dans la cohérence et la continuité des 60 engagements qu'il a pris devant les Français durant la campagne présidentielle, François Hollande a démontré (...) qu'il incarne une présidence en mouvement et en action. Il a réaffirmé la priorité à l'emploi et à la jeunesse, à l'investissement et aux PME, à la juste répartition des efforts.

Les membres du gouvernement :

Arnaud Montebourg : "Les déclarations du président de la République inaugurent une période de mobilisation générale de la Nation pour le redressement du pays. La présidence de combat a commencé. Le ministère du redressement productif y prendra toute sa part avec force et un engagement total".

Michel Sapin : "C'est une politique de sérieux budgétaire, de redressement des comptes et en même temps de priorités dans les domaines de l'éducation, de l'emploi ou de la sécurité", a affirmé le ministre du Travail sur France 2. Selon lui, "le système dit de l'austérité c'est quand on tape tout le monde, lorsqu'on augmente la TVA, comme voulait le faire Nicolas Sarkozy, lorsqu'on augmente l'impôt des plus faibles des Français". "Ce n'est pas ce qui va être fait là, puisqu'il y a de la justice sociale".

Les syndicats :

Jean-Claude Mailly (FO) : "Je suis assez inquiet", a souligné Jean-Claude Mailly notamment en citant la réduction des dépenses de 10 milliards annoncée dans les services publics. A propos des futures négociations entre les syndicats et le patronat sur la sécurisation de l'emploi, Jean-Claude Mailly s'est montré sceptique sur leur issue positive. "Un accord gagnant-gagnant, comme le souhaite le président, dans une situation de crise (...) ce sont surtout les salariés qui seront perdants".

La CGT et la CFDT n'ont pas réagi à l'intervention de François Hollande. Toutefois, invité du 12-13 de France 3 dimanche, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a exhorté le gouvernement à accélérer le rythme des réformes alors que le taux de chômage en France dépasse les 10%.

Et aussi...

Stéphane Richard (PDG d'Orange) : à propos de la taxe à 75%. "Si tout le monde la paie, s'il y a pas les footballeurs qui ne la paient pas et les patrons qui la paient (...) et qu'elle est provisoire, ça ne me choque pas plus que ça", a-t-il déclaré sur Europe 1.