Non, RMI et RSA n'ont pas transformé les jeunes en assistés

Par latribune.fr  |   |  412  mots
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L'Insee a publié un rapport qui dément l'idée selon laquelle le RMI et le RSA auraient fait des jeunes des assistés. Au regard des chiffres, la mise en place de revenus minimum de subsistance n'aurait eu aucun impact significatif sur leurs taux d'emploi.

Une étude de l'Insee publiée jeudi matin tord le cou à l'un des principaux arguments des détracteurs des revenus minimum de substistance. Non, le revenu minimum d'insertion (RMI), puis le revenu de solidarité active (RSA), n'ont pas eu d'effet désincitatif sur l'emploi des jeunes de 25 ans. S'agissant du RSA, entre 2010 et 2011, "la rupture n'est plus visible dans les taux d'emploi lors du passage à 25 ans", selon l'Insee.

Aucune rupture dans les taux d'emploi chez les jeunes diplômés au RMI

Selon l'Insee, on peut évaluer l'ampleur de la désincitation au travail en comparant le taux d'emploi des allocataires avant et après 25 ans, cet âge étant un critère d'éligibilité au RMI puis au RSA. L'accès au RSA a certes été ouvert aux jeunes de moins de 25 ans depuis septembre 2010, mais avec des conditions très restrictives, rappelle l'Insee. L'institut explique d'ailleurs que "aucune rupture dans les taux d'emploi à 25 ans n'est repérable pour les jeunes célibataires sans enfant ayant au moins un CAP ou un BEP."

Très légère rupture dans les taux d'emploi chez les jeunes très peu ou pas diplômés au RMI

"Une très légère rupture dans les taux d'emploi est décelable pour les jeunes les moins diplômés (ayant au mieux le brevet des collèges), mais elle n'apparaît significative que pour quelques années seulement (2004 et 2005)", poursuit l'Insee. "On peut considérer qu'entre 2004 et 2009, seuls 2% à 3,4% des jeunes allocataires du RMI de 25 ans, célibataires et sans enfants, auraient été découragés de travailler", conclut l'Institut.

La France se singularisse en Europe par son accès au RSA compliqué pour les jeunes

La France se singularise au sein des pays européens par un droit d'accès tardif au revenu minimum pour les jeunes sans charge de famille : 25 ans pour le RMI puis le RSA, là où de nombreux pays européens ouvrent l'accès au revenu minimum aux jeunes non étudiants dès 18 ans (encadré). Depuis septembre 2010, l'accès au RSA a cependant été ouvert aux jeunes de moins de 25 ans non chargés de famille, avec une condition d'accès restrictive : il faut avoir travaillé au moins deux ans à temps plein au cours des trois années précédant la demande de RSA. Avec cette condition d'accès, le nombre d'allocataires reste faible : en janvier 2011, seulement 8 000 foyers bénéficient du RSA jeunes, dont 78 % exercent une activité.