"Budget de combat", "saignée fiscale ", "austérité absurde"... les réactions au budget 2013

Par latribune.fr  |   |  1164  mots
Jean-Marc Ayrault, dans la cour de l'Elysée, à la sortie du conseil des ministres. - Copyright Reuters
"Budget de combat", "saignée sans précédent", "austérité absurde"... après l'annonce du projet de budget 2013 dévoilé ce vendredi par le gouvernement, les qualificatifs pleuvent à gauche et à droite. En voici un récapitulatif, mis à jour régulièrement dans la journée.

Le projet de budget pour 2013 a été dévoilé ce vendredi lors du conseil des ministres. Il programme une austérité historique avec un effort de 36.9 milliards d'euros demandé aux Français pour tenter de réduire le déficit public à 3% du PIB en 2013. Une annonce qui a immédiatement suscité de nombreux commentaires parmi les dirigeants politiques et chez les partenaires syndicaux. Voici les principales réactions, mises à jour au fur et à mesure.

Un budget "de combat"

? François Hollande, cité par la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, " a qualifié ce programme de "budget de combat qui vise à résorber les déficits, améliorer notre performance économique et à rétablir la justice. "Le président de la République a souligné combien ce projet de budget est porteur de redressement, de rétablissement de nos comptes et de retour à la croissance", a-t-elle également rapporté. "Un budget n'est rien s'il n'est pas accompagné d'une volonté politique", a ajouté le chef de l'Etat, pour qui ce sont "les ménages les plus aisés" et les grandes entreprises qui seront "affectés" par les hausses d'impôts prévues par ce projet de loi de finance, qui vise la réduction du déficit à 3% du PIB en 2013. "Nous ne sommes pas là pour être des argentiers mais pour faire des choix", a également fait valoir François Hollande, assurant que ni "la demande, ni l'offre productive" seraient affectées par ce budget.

? Même vocabulaire guerrier chez le Premier ministre. Dans une déclaration faite depuis la cour de l'Elysée, Jean-Marc Ayrault a vanté "un budget de combat pour la justice sociale", un "budget de combat pour la croissance, la préparation de l'avenir", un "budget courageux et responsable", un "budget de conquête". Le chef du gouvernement a appelé à "la mobilisation générale" des Français pour "réussir cette bataille".

? Même lexique toujours chez Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l'Assemblée (dans un communiqué): "C'est un budget de combat face à la crise", un "budget de gauche, à la fois sérieux et tout entier tourné vers le retour de la croissance et de l'emploi", un "budget de compétitivité qui rééquilibre la fiscalité des entreprises (...) et revalorise le travail par rapport aux revenus du capital", et un "budget de reconstruction de l'Etat".

? François Rebsamen, président du groupe PS au Sénat, dans un communiqué : "La bataille pour le redressement de notre pays, pour l'emploi, pour le retour de la croissance et du pouvoir d'achat, est bien engagée. Le budget 2013, juste, rigoureux et constructif sera une phase décisive pour la gagner".

"Dès l'année prochaine, il faudra aller plus loin"

Véronique Descacq, secrétaire nationale de la CFDT (dans un communiqué), se dit satisfaite sur plusieurs points: "la réintégration des revenus de capitaux dans l'assiette de l'impôt sur le revenu", ", l'abaissement significatif du plafond du bénéfice des niches fiscales de 18.000 à 10.000 euros", "la création d'une tranche à 45 %, taxe provisoire de 75 % sur les revenus supérieurs à 1 million d'euros" et le "rétablissement du barème de l'Impôt de solidarité sur la fortune". Cependant, "dès l'année prochaine, il faudra aller plus loin", suggère-t-elle, en évoquant notamment le quotient familial et les niches fiscales.

"Saignée fiscale sans précédent"

? Yves Jégo, vice-président de l'UDI (centre), dans un communiqué: ce budget représente "une saignée fiscale sans précédent puisque qu'avec un taux de 46,3 % de prélèvement obligatoire la France battra en 2013 un triste record jamais atteint dans notre histoire." "Trop d'impôts et pas assez de baisse des dépenses de l'Etat voilà le funeste cocktail de ce budget qui va entraîner notre pays vers une récession sans précédent.", estime-t-il. "Ce coup de massue représente pour nos entreprises l'équivalent d'une hausse de 30% de l'impôt sur les sociétés ce qui va entraîner mécaniquement une explosion du chômage" ajoute-t-il. Concernant les ménages, le député-maire de Montereau-fault-Yonne (Seine-et-Marne) estime qu'il "est faux de dire que seuls les plus aisés seront frappés puisque 40% des salariés vont perdre les avantages de leurs heures supplémentaires et que le maintien du gel du barème de l'impôt sur le revenu va frapper durement des millions de foyers sans oublier le plafonnement de certains avantages comme ceux liés aux emplois familiaux ."

? Jean Arthuis, sénateur centriste (dans un communiqué) : "Nous attendions le levier du changement, nous découvrons que le gouvernement s'en tient aux vieux outils du bricolage et du maquillage. En excluant, pour des raisons dogmatiques, la TVA sociale, Jean-Marc Ayrault signe sa résignation." Le sénateur fustige notamment l'effort requis:" d'au moins 40 milliards" au lieu des 30 prévus, un "matraquage fiscal". "Troisième illusion, laisser croire que nous pouvons réussir sans une action puissante sur le niveau des dépenses publiques (remise en cause de 35 heures, moratoire des normes). Les 10 milliards prévus sont manifestement insuffisants et les économies supposées ne sont pas clairement identifiées", regrette-t-il.

? Hervé Morin, président du Nouveau centre (dans un communiqué): la gauche a "choisi la facilité en jouant la carte du matraquage fiscal". Selon lui, cela aura pour conséquence "d'étouffer" l'économie et "d'assommer" le pays.

Un budget "sans vision"

? Valérie Pécresse, députée UMP, ex-ministre du Budget, interrogée par Reuters : "Le gouvernement a fait les mauvais choix économiques. C'est un budget qui sacrifie la croissance parce que c'est un budget qui fait le choix de l'impôt."

? Gilles Carrez, président UMP de la commission des finances de l'Assemblée, estime que ce budget souffre d'un "immense défaut". "Il choisit le tout fiscal, le tout augmentation d'impôt et jamais on n'aura infligé, ni aux ménages, ni aux entreprises, un tel choc fiscal", a-t-il déclaré à Reuters. "C'est un très mauvais choix. Il aurait fallu au contraire faire davantage d'économies. Or toutes les économies que nous avions engagées sous la précédente majorité sont aujourd'hui annulées (...) "Il n'y a aucune mesure de structure. Donc c'est un budget complètement à court terme sans aucune vision. Il n'y a rien sur la compétitivité des entreprises, alors que ça devrait être l'urgence majeure", a-t-il ajouté.

? Dominique Bussereau, député UMP de Charente-Maritime dans un tweet :  "Mon budget ce AYRAULT au regard si doux ...mais porteur de tant d'impôts! "

"Hyper austérité absurde"

? Marine Le Pen, présidente du FN, dans un communiqué: "Pour sauver des dogmes, la monnaie unique en particulier, on impose à la France une hyper austérité absurde, synonyme de contraction de l'activité économique et de creusement des injustices pour les Français, classes populaires, moyennes et retraités en tête"

A lire: Les 10 points clés du budget 2013

(créé le 28/09/2012 à 13h30, dernière mise à jour : 15h47)