La droite s'apprête à dénoncer l'insincérité du budget 2013

Par Ivan Best  |   |  479  mots
Jérôme Cahuzac, ministre délégué au budget Copyright Reuters
Très peu d'économistes croient encore à l'hypothèse de croissance (+0,8%) sur laquelle est fondé le budget 2013. Au delà, le président de la commission des finances, Gilles Carrrez (UMP) dénonce des évaluations de recettes irréalistes, ne tenant pas compte des changements de comportements que va provoquer la forte hausse des impôts

Qui croit encore à la prévision de croissance du gouvernement, soit +0,8% pour 2013 ? Pas le fonds monétaire international, en tous cas, qui table sur seulement +0,4%. Alors que la commission des finances de l'Assemblée nationale commencera ce mercredi l'examen du volet recettes du budget 2013, les députés de l'opposition ne manqueront pas de souligner cet écart. La prévision sur laquelle est basée le prochain budget est, à l'évidence, caduque. Les députés de l'opposition ne manqueront donc pas de dénoncer une "insincérité". Autre angle d'attaque pour la droite: même si la croissance atteignait le chiffre prévu par Bercy, les recettes fiscales sont surestimées. « Si le gouvernement avait retenu plus de 1% de croissance, il aurait été facile de dénoncer une véritable un optimisme exacerbé » estime le président de la commission des Finances, Gilles Carrez (UMP) . « Là, on reste dans les limites raisonnables du volontarisme. Mais s'agissant des recettes, le gouvernement n'est vraiment pas crédible ». En premier lieu, on sait que Bercy a retenu une hypothèse optimiste « d'élasticité » de ces recettes, qui augmenteraient plus vite que le PIB.

Les particuliers vont vouloir échapper à la taxation
Et « en outre », souligne Gilles Carrez , « le gouvernement raisonne à comportements constants des particuliers comme des entreprises, ce qui est indéfendable ». Selon le député, « les particuliers confrontés à des annonces de hausses d'impôts importantes » (notamment concernant les revenus du capital) vont faire en sorte d'échapper à cette surtaxation, en adaptant leurs comportements, en différant une partie de leurs revenus ». De même pour les entreprises. « La réforme de la « niche » Copé ne pourra pas rapporter le milliard prévu, les entreprises vont s'adapter ».
Dans ces conditions, « qui peut croire que les recettes de l'impôt sur les bénéfices des sociétés augmenteront de 29,7% en 2013 ?» s'interroge Gilles Carrez.

3,5% de déficit public en 2013 selon le FMI
Qui dit recettes fiscales manquantes, dit déficit budgétaire supplémentaire. La situation sera encore pire si la croissance est plus proche de zéro, comme le pensent la majorité des conjoncturistes.  Le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, avait estimé fin août qu'un dixième ce croissance en moins représentait jusqu'à deux milliards d'euros de déficit budgétaire en plus.
Le Fonds monétaire international, qui table donc sur une croissance limitée à 0,4%, se situe dans cette fourchette de calcul, quand il évalue le déficit public de 2013 à 3,5% du PIB en 2013, sensiblement au dessus de l'objectif officiel du gouvernement (3% de la richesse nationale).
Toute la question est de savoir à quel moment une négociation aura lieu au niveau européen pour repousser l'échéance du respect de cette sacro sainte -mais bientôt dépassée -limite de 3%. "Un débat légitime" a jugé Jérôme Cahuzac....