Avec son pacte de compétitivité, François Hollande espère calmer l'impatience des économistes

Par Fabien Piliu  |   |  462  mots
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Lundi, le président de la République a reçu les principaux responsables des institutions internationales (OCDE, FMI, Banque mondiale...) pour les convaincre du bien-fondé de sa stratégie économique devant permettre à la France de retrouver le chemin de la croissance. Son plan d'action s'étale sur la durée du quinquennat.

Lundi, le président de la République a reçu les principaux responsables des institutions internationales pour les convaincre du bien-fondé de sa stratégie économique devant permettre à la France de retrouver le chemin de la croissance. Prenant exemple sur Angela Merkel, la chancelière allemande qui les reçoit depuis trois ans, le président de la République a décidé d'institutionnaliser cette rencontre.

Ses auditeurs? Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international, Pascal Lamy, le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Angel Gurria, le secrétaire général de l'OCDE, Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale et Guy Ryder, le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT).

Des décisions dans tous les domaines dès novembre

Concrètement, François Hollande a promis des décisions dès le mois de novembre, dans la foulée du rapport Gallois normalement remis le 5 novembre. Ces décisions toucheront «tous les domaines de la compétitivité, y compris sur le coût du travail». «Celles-ci fixeront la donne pour l'ensemble du quinquennat», a-t-il déclaré.

Alors que le patronat réclame un choc urgent et brutal de compétitivité, essentiellement porté sur le coût du travail, François Hollande a exprimé la semaine dernière devant les membres du club Oseo Excellence sa volonté de passer un «pacte» avec les acteurs économiques pour retrouver les chemins de la croissance.

Le discours du président de la République a-t-il séduit? Ce n'est pas certain. Depuis la crise de 2008-2009, les institutions mondiales pressent les pays industrialisés et en particulier la France à accélérer les réformes structurelles pour sortir de leur léthargie économique. A la mi-octobre, calquant son discours sur celui de l'OCDE, le FMI avait recommandé aux pays de la zone euro d'accélérer les réformes, expliquant que la politique budgétaire dans les pays industrialisés devait être «calibrée de manière à être aussi favorable que possible à la croissance».

La France doit avoir une attitude offensive

Evoquant le lien entre croissance, compétitivité et emploi, Pascal Lamy n'a pas été spécialement tendre. "C'est le problème majeur de la France et d'un certain point de vue de l'Europe en ce moment. Dans les cinq ans qui viennent le moyen de créer des emplois en Europe, c'est d'aller chercher la croissance là où elle est, c'est-à-dire dans les pays émergents. L'attitude à l'égard de l'économie internationale doit être offensive et pas défensive, c'est vrai d'une manière générale mais particulièrement dans le cas de la France, a expliqué le directeur général de l'OMC.