Pacte de compétitivité : le PDG d'Alstom dubitatif sur les modalités

Par Marie-Caroline Lopez  |   |  353  mots
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Si Patrick Kron, PDG d'Alstom, se réjouit que le gouvernement s'attaque à redresser la compétitivité des entreprises françaises, il doute de la pertinence des modalités annoncées mardi.

« Le gouvernement est contre le gaz de schiste, j'espère qu'il n'est pas en train de créer une usine à gaz », a lancé Patrick Kron, PDG d'Alstom, en commentant mercredi matin les mesures du pacte de compétitivité annoncées mardi par le gouvernement. Présentant des résultats semestriels en hausse, le patron d'Alstom s'est interrogé à voix haute sur la « cohérence » des modalités « techniques » prévues pour alléger les charges sociales des entreprises.

Trop simple une baisse des charges sociales ?

« Le choix d'un crédit d'impôt, plutôt qu'une baisse des charges sociales -peut être considérée comme trop simple pour être la bonne solution- est-elle compatible avec l'urgence et l'ampleur de ce qu'il faut faire ? » a-t-il déclaré. « Ces mesures s'appliqueront à partir de quand ? seront-elles automatiques ? », s'est-il interrogé en soulignant que l' « automaticité du crédit impôt recherche est une très bonne chose ». « Le plus simple est le mieux », a insisté le PDG d'Alstom.

"Comment monter en gamme avec des salariés au Smic ?"
Patrick Kron est également apparu dubitatif sur le plafonnement de cette mesure, réservée aux salaires compris entre 1 et 2,5 fois le smic. « Pourquoi ? Tout le monde s'accorde à dire que la France doit innover, monter en gamme. Va-t-on monter en gamme avec des salariés payés au Smic ? est-ce totalement logique et totalement cohérent ? », a-t-il déclaré.

"La France a le 2ème plus fort coût du travail de la zone euro"
Il s'est en revanche félicité que le gouvernement s'attaque au problème de la compétitivité des entreprises françaises en appréciant qu'une « combinaison de mesures coût et hors coût » ait été retenue. « On a le coût du travail le plus fort de la zone euro, derrière la Belgique », a-t-il déploré. « Il n'est pas facile d'alléger les charges des entreprises sans dégrader les dépenses publiques », a-t-il reconnu. Pour Patrick Kron, « un des drames de la France, c'est le niveau élevé de la dépense publique, +10% par rapport aux dépenses de l'Allemagne ramenées au PIB ».