Les syndicats vont manifester mercredi contre l'austérité dans toute la France

Par latribune.fr  |   |  664  mots
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Pour la première fois depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir en France, CGT et CFDT vont défiler ensemble le 14 novembre dans le cadre d'une journée européenne contre l'austérité.

Pour la première fois depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir en France, la CGT et la CFDT vont défiler ensemble le 14 novembre dans le cadre d'une journée européenne contre l'austérité, mais si Bernard Thibault cible la politique menée en France, François Chérèque ne descend pas dans la rue "contre" le gouvernement. A l'appel de l'intersyndicale - CGT, CFDT, FSU, Solidaires, Unsa - des manifestations unitaires sont prévues dans toute la France, en écho au mot d'ordre de la Confédération européenne des syndicats (CES) "pour l'emploi, la solidarité en Europe et contre l'austérité".

Il s'agit avant tout de soutenir les salariés des pays les plus en difficulté, Grèce, Portugal, Espagne, Italie où des grèves sont prévues ce jour. "C'est la première fois dans l'histoire de l'Europe qu'on va avoir une mobilisation d'une telle ampleur simultanément dans nombre de pays", se réjouit auprès de l'AFP Philippe Lattaud, membre de la direction de la CGT. En France une centaine de manifestations et de rassemblements sont prévus dans 77 départements, selon un premier décompte de la CGT. Mais les appels à la grève sont rares ce qui risque de limiter la participation.

Un défilé commun mais chaque syndicat a ses propres objectifs

A Paris, le défilé partira en début d'après-midi de Montparnasse vers l'Ecole militaire. Derrière la banderole de tête défileront les leaders des cinq centrales, dont ceux de la CFDT et de la CGT qui vont prochainement passer le témoin à leurs dauphins désignés, François Chérèque fin novembre, Bernard Thibault en mars. Il s'agit de leur première action commune depuis le 1er mai. Le 9 octobre, la CGT avait organisé seule des manifestations dans plusieurs villes. Mais chaque organisation ira avec ses propres objectifs.

Pour la CGT, cette "euromobilisation" est "le moment de faire entendre la voix des salariés. L'enjeu est d'infléchir les choix du gouvernement de façon à ce qu'il réoriente sa politique en faveur des salariés", alors qu'"aujourd'hui il va dans le sens de ce qu'a exigé le patronat", souligne Philippe Lattaud. Très remonté contre le pacte de compétitivité de 20 milliards d'euros d'aides aux entreprises, Bernard Thibault estimait cette semaine que la politique du gouvernement socialiste n'est "pas suffisamment en rupture" avec celle de Nicolas Sarkozy. La journée d'action a lieu au lendemain de la première conférence de presse du président François Hollande et à la veille d'une nouvelle séance de négociation tendue entre patronat et syndicats sur l'emploi, occasion de "faire pression" sur le Medef, affirme Philippe Lattaud.

La CFDT revendique une politique de croissance

Mais, "pour la CFDT il ne s'agit pas de faire du 14 novembre une manifestation contre le gouvernement français ou sur la question de la compétitivité en France, ce n'est pas l'enjeu", a souligné auprès de l'AFP Marcel Grignard, membre de la direction de la CFDT. L'enjeu pour la centrale cédétiste est de "revendiquer une politique qui permette une croissance dans l'ensemble de l'Union européenne "et "des réformes qui réduisent les concurrences sociales". "Une partie des problèmes que connaît la France réside dans le fait que l'ensemble de l'Europe est dans une atonie économique importante", rappelle-t-il. "On demande au gouvernement français d'être porteur de ces enjeux là" au sein du Conseil européen, ajoute Marcel Grignard..

Pour le secrétaire général de l'Unsa, Luc Bérille, la journée d'action est "d'abord européenne" pour réclamer un "contrat social pour l'Europe, revendication phare de la CES". De son côté, le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, qui habituellement ne participe pas aux défilés unitaires, manifestera à Madrid avec les syndicats espagnols "pour résister à ces rouleaux compresseurs de l'austérité".