L'année 2013 sera-t-elle si catastrophique pour l'économie française ?

Par Fabien Piliu  |   |  541  mots
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Depuis de nombreuses semaines, les Cassandre de tous bords le clament haut et fort: l'exercice 2013 sera catastrophique pour l'économie française. Est-ce si certain?

Si la France et les autres pays du globe ont échappé à la fin du monde le 21 décembre, l?économie tricolore n?échappera pas aux multiples souffrances qu?anticipent les Cassandre. Concrètement, après un exercice 2012 chaotique qui devrait se solder par une croissance du PIB de 0,3% -à condition que l?activité rebondisse de 0,7% au quatrième trimestre, ce qui rend cette prévision peu certaine-, le millésime 2013 sera selon elles encore plus morose.

Jusqu?à présent, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault maintient sa prévision de croissance. Selon ses calculs, le PIB progressera de 0,8%. C?est sur cette estimation qu?ont été bâti le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Si cet objectif n?est pas atteint, la France ne pourra abaisser le déficit public de 4,5% à 3% du PIB comme le gouvernement s?y est engagé auprès de Bruxelles.

Le FMI doute

Les économistes ne croient pas la France capable d?une telle performance. Le Fonds monétaire international (FMI) vise une progression de l?activité limitée à? 0,4% qui est également hypothétique. "Les risques de dégradation résident en grande partie dans la résurgence d'importantes tensions dans la zone euro", a souligné l'institution en décembre, rappelant ainsi que la France ne maîtrisait pas totalement son destin.

Pourtant, tous les indicateurs ne sont pas si mauvais. L?acquis de croissance pour 2013 s?élève actuellement à 0,1%. Ce n?est pas terrible, mais il était nul il y a un an tout juste.

Les Français ont un peu retrouvé le moral en cette fin d?année. L?indicateur synthétique de l?Insee s?est élevé à 86 unités, soit six points de plus qu?en décembre 2011. Il reste toutefois en dessous de sa moyenne de longue période. Par ailleurs, cette légère embellie de la confiance est tempérée par le petit moral des industriels. En décembre, l?indicateur synthétique de l?Insee atteignait 87 points, loin des 93 observés il y a un an.

L?indicateur de retournement s?est? retourné

Autre élément encourageant à prendre en considération : l?indicateur de retournement construit par l?Insee, qui vise à détecter le plus tôt possible le moment où la conjoncture change d?orientation. Il évolue entre +1 et -1 : un niveau très proche de +1 signale que l?activité est en période de nette accélération; un niveau proche de -1 indique sa nette décélération. Il s?élevait à -1 en octobre 2011. Selon l?Insee, un an plus tard, il atteint 0,73!

L?environnement de l?économie française doit également être observé. Selon Eurostat, l?office européen des statistiques, le PIB de l?Union européenne avec laquelle la France réalise les deux tiers de ses échanges progresserait de 0,4% en 2013. Il aurait reculé de 0,3% cette année.

Quant au commerce avec les autres pays du monde, il ne devrait pas s?essouffler. L?Insee envisage une accélération de la progression des exportations au premier semestre, à condition bien sûr que le taux de change euro-dollar n?évolue pas en défaveur de la monnaie unique.