Négociation sur l'emploi : Thibault déplore que la précarité soit absente des débats

Par latribune.fr  |   |  345  mots
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Le chef de file de la CGT a déploré mardi que la négociation sur la sécurisation de l'emploi, dont les dernières séances sont prévues jeudi et vendredi, traitait de "tout sauf du recul de la précarité".

Il regrette la tournure des débats. Alors que la négociation sur l'emploi doit s'achever jeudi et vendredi, Bernard Thibault a déploré mardi que les discussions avec le patronat traitaient de "tout sauf du recul de la précarité". Sur les ondes de RTL, le chef de file de la CGT a rejeté la faute sur les organisations d'employeurs, "et singulièrement le Medef", qui, veulent, selon lui, "se saisir de cette occasion pour aller à une nouvelle phase de déréglementation du travail".

D'après lui, "ils veulent surtout faire en sorte d'avoir une main d'?uvre plus malléable, plus précaire", a-t-il poursuivi, en prenant l'exemple d'un nouveau type de contrat de travail, le contrat dit "de projet" proposé dans la négociation. Or à ses yeux, "il y a déjà plus d'une dizaine de contrats de travail dans la législation sociale française". Et de soutenir que "contrairement à ce que l'on dit, la flexibilité dans le marché du travail en France est déjà très importante".

Parisot se dit "très pessimiste"

En résumé, les employeurs se situent ainsi "dans leur registre habituel d'essayer de gagner de la souplesse dans l'utilisation de leur main d'?uvre". Mais ce faisant, "on n'est pas sur la feuille de route du gouvernement", tance le numéro un de la CGT, qui rappelle qu'il n'y aura "pas d'approbation de la part de la CGT sur une plus grande flexibilité du temps de travail".

A deux jours de la dernière ligne droite des négociations, le ton est donc donné. Sachant que lundi, Laurence Parisot s'est dite "très pessimiste" quant à l'issue des pourparlers. "Les choses avaient progressé d'une manière raisonnable, dans un objectif que nous poursuivons tous, qui est d'améliorer le marché du travail pour créer de l'emploi et faire baisser le chômage. Or, depuis vendredi, nous avons reculé", a critiqué la présidente du Medef.

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