18,6 milliards : c'est le montant qu'atteindrait la dette de l'assurance chômage fin 2013

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  459  mots
Jean-François Pilliard (Medef, UIMM) président de l'Unedic; Copyright Reuters
Selon les dernières prévisions de l'Unedic, la dette du régime d'assurance chômage, qui s'établit à 13,8 milliards d'euros en 2012, s'alourdirait de près de 5 milliards cette année. Les prestations chômage seront tout de même servies, notamment grâce à politique d'emprunt sur le marché obligataire.

Les déficits se creusent à l'assurance chômage mais d'après ses dirigeants, il n'y a pas le feu au lac pour autant grâce notamment à des taux d'emprunts sur le marché obligataire qui restent bas. Selon les dernières prévisions de l'Unedic (qui gère le régime d'assurance chômage), en 2012, le déficit devrait in fine atteindre 2,7 milliards d'euros, portant la dette totale à 13,8 milliards d'euros. Des données proches des prévisions. En revanche, avec la forte accélération du chômage, l'Unedic table pour 2012 sur une augmentation de 112.700 personnes à indemniser, soit 40.800 de plus qu'anticipé.

Le nombre des demandeurs d'emploi indemnisés en hausse de près de 90.000

Pour 2013, les gestionnaires de l'Unedic se montrent guère optimistes, en tout cas moins que le président de la République qui table sur une stabilisation de la courbe du chômage pour la fin de l'année. A l'Unedic, on estime qu'un éventuellement retournement ne se produirait pas au mieux avant 2014, eu égard à la faible croissance attendue (0,1% pour 2013, selon le consensus des économistes). Quant au tout récent accord sur l'emploi, il ne devrait commencer à produire ses effets qu''à «moyen ou long terme». Dans ce contexte, le nombre des emplois affiliés à l'assurance chômage devrait encore diminuer de 174.000 en 2013... Alors que le nombre des chômeurs indemnisés progresserait encore de 89.600 au cours de l'année.

Une dette cumulée de 18,6 millirds d'euros!

S'agissant des finances, évidemment les choses ont également tendance à se dégrader. Le déficit de l'assurance chômage atteindrait désormais 5 milliards d'euros à la fin de l'année et la dette cumulée s'élèverait à 18,6 milliards d'euros. Pour les dirigeants de l'Unedic, pour autant, «la continuité du versement des allocations sera assurée», notamment grâce au programme d'emprunt. Déjà, en 2012, l'Unedic a emprunté à moyen terme (entre 3 et 7 ans) 7 milliards d'euros sur le marché obligataire, à un taux moyen de 2%, grâce, notamment, à une garantie de l'Etat à hauteur de 5 milliards d'euros. Une opération similaire sera lancée pour 2013: 5 milliards d'euros devraient être empruntés sur le marché obligataire, avec une maturité désormais fixée à 10 ans. D'où une confiance dans la solidité du régime malgré l'afflux des demandeurs d'emploi indemnisés.
Les partenaires sociaux doivent débuter à l'automne une négociation sur le renouvellement de la convention d'assurance chômage (fixant l'indemnisation, les droits et obligations des demandeurs d'emploi indemnisés), l'actuelle convention arrivant à échéance le 31 décembre.
Par ailleurs, l'Unedic va faire tourner ses ordinateurs afin de fournir au patronat et aux syndicats un certain nombre de simulations pour connaître le coût de mesures prévues par l'accord sur l'emploi finalisé le vendredi 11 janvier. Les fameux droits rechargeables à l'assurance chômage, notamment.