Accord sur l'emploi, le "niet" officiel de la CGT

Par Jean-Christophe Chanut  |   |  353  mots
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Sans surprise, le Bureau confédéral de la CGT a émis un avis négatif sur l'accord interprofessionnel sur l'emploi. La centrale de Montreuil appelle les parlementaires à modifier par voie d'amendements un texte jugé trop favorable au Medef.

Il n?aura pas fallu attendre longtemps. L?encre de l?accord sur l?emploi finalisé vendredi 11 janvier est à peine sèche que, déjà, ce lundi 14 avril, Le Bureau confédéral de la CGT confirme, sans surprise, l?avis négatif de la délégation CGT sur l?accord national interprofessionnel qui «modifierait profondément le Code du Travail ».

Pour la CGT, très sceptique depuis le début sur la façon dont été menée la négociation, «ce texte marque une grave régression des droits sociaux des salariés et va a contrario des objectifs fixés par la Grande Conférence sociale et celle de la lutte contre la pauvreté. Il contient de multiples dispositions pour faciliter les licenciements et accentuer la flexibilité».

Et d?enfoncer le clou en considérant que «le chantage à l?emploi est généralisé par des accords permettant la baisse des salaires et l?augmentation du temps de travail, ce sont les accords de compétitivité/emploi voulus par Nicolas Sarkozy».


Appel de la CGT aux parlementaires pour modifier le texte

Et, déjà, la CGT en appelle aux parlementaires pour qu?ils amendent l?accord qui doit faire l?objet d?un projet de loi examiné début mars en Conseil des ministres: «il serait inconcevable que la majorité parlementaire et le Gouvernement, issus des élections de mai 2012, entérinent dans la loi les reculs sociaux dictés par le Medef. Le Gouvernement, qui se dit attaché au Dialogue social, doit prendre en compte le rejet de cet accord par les syndicats représentant bien plus de salariés que les syndicats potentiellement signataires».

La CGT prévient qu?elle ne va pas rester inerte dans les mois qui viennent. Une réaction que craint d?ailleurs le gouvernement. Ainsi, la centrale de Montreuil va «amplifier sa campagne d?information par l?édition d?un journal tiré à deux millions d?exemplaires à destination des salariés pour favoriser leur mobilisation dans les semaines à venir».
C?est maintenant au tour de Force Ouvrière de dire officiellement «non» à l?accord.