Pour Mélenchon, l'accord de libre-échange USA - Europe signerait "la mort du système européen"

Par Mounia Van de Casteele  |   |  386  mots
Copyright Reuters
Le député européen a dénoncé ce jeudi le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Jean-Luc Mélenchon y voit un grand risque et préfèrerait même voir "la fin de l'Europe" plutôt que de laisser ce projet voir le jour.

"Je préfère voir la fin de l'Europe plutôt que cet accord transatlantique!". Voici ce qu'a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur les antennes de BFM TV et RMC ce jeudi matin. Après avoir félicité son interlocuteur d'aborder le sujet - "c'est la première fois qu'un journaliste parle de cet accord de libre-échange transatlantique" - le député européen a descendu en flèche le projet américano-européen.

"Des idées belliqueuses de la part des Américains"

"Cet accord, ce sont des idées belliqueuses de la part des Américains. Cet accord est déjà en route. Si ce grand marché voit le jour, c'est la mort du système européen. Je ne veux pas être Américain et préfère voir la fin de l'Europe plutôt que cet accord transatlantique", a poursuivi le co-fondateur du Parti de gauche .

Rappelons que dans son discours sur l'état de l'Union le 12 février dernier, le président américain Barack Obama a fait part de sa volonté de faire avancer les négociations pour une zone de libre-échange avec l'Union européenne.

Les Européens pressent le pas


Auparavant, la rencontre entre le commissaire européen au Commerce Karel de Gucht et son homologue américain Ron Kirk début février à Wasington laissait augurer que "de bons progrès [avaient] été accomplis pour lancer officiellement les négociations. De quoi réjouir la chancelière allemande Angela Merkel qui avait fait part de son souhait de voir avancer ce dossier en recevant à Berlin le vice-président américain Joe Biden. "Je souhaite que nous avancions dans les négociations sur un accord de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis. Il y a des signaux positifs avait-elle déclaré.

Les Européens souhaitent d'ailleurs boucler le dossier d'ici deux ans, "dans l'idéal" comme l'a confirmé Karel De Gucht début février. Mais selon José Manuel Barroso, ces négociations risquent de s'avérer délicates. Le président de la Commission européenne espère toutefois qu'elles verront le jour au cours de la présidence irlandaise de l'Union européenne, qui s'achèvera en juin prochain.

Lire aussi: L'accord de libre échange Etats-Unis - Europe n'est pas pour demain