Pour Hollande, la France est "le bon élève" européen sur le plan budgétaire

Par latribune.fr  |   |  571  mots
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Le président français a estimé jeudi soir - en marge de la première journée du sommet européen sur les moyens de relancer la croissance dans l'UE -que la France était "le bon élève" européen sur le plan budgétaire, affirmant qu'elle réduisait ses déficits structurels "au rythme prévu par (ses) engagements européens".

Le président français s'est lui-même octroyé un bon point. "Nous sommes le bon élève", a affirmé François Hollande lors d'une conférence de presse à la fin de la première journée du sommet européen sur les moyens de relancer la croissance dans l'UE. "Nous faisons en sorte de corriger nos déficits, les déficits que j'ai trouvés en arrivant aux responsabilités". "Nous le faisons au rythme prévu par nos engagements européens, c'est-à-dire, par un effort structurel" a-t-il poursuivi.

Des objectifs...

"Nous tenons nos engagements, mais nous faisons en sorte que cet effort ne contredise pas l'objectif de croissance et que ce ne soit pas simplement regardé en terme nominal", a poursuivi François Hollande. "C'est ce débat qui va s'ouvrir avec la Commission (européenne), et cette orientation qui nous est donnée aujourd'hui nous permet d'avoir cette discussion de manière confiante", a assuré le locataire de l'Elysée.

...révisés à la baisse

Rappelons que concernant la croissance, la Commission européenne a revu ses prévisions à la baisse. Elle table désormais sur une croissance hexagonale quasi-nulle à 0,1% contre sa précédente prévision de 0,4%, loin de l'objectif initial de 0,8% affiché par le gouvernement dans sa feuille de route. Concernant le déficit, la France a également dû revoir ses objectifs à la baisse. Lors d'un déplacement à Dijon mardi, le chef de l'Etat a ainsi annoncé que l'objectif était que le déficit passe sous la barre des 3,7% du PIB fin 2013, s'alignant sur le pronostic de la Commission européenne. Et si la Commission reste pessimiste pour 2014 - avec une prévision d'un déficit français frôlant les 4% du PIB - Pierre Moscovici, lui, se veut rassurant. Le ministre français de l'Economie, s'est engagé à ce que le déficit passe sous la barre des 3% en 2014, conformément aux engagements européens.

Des objectifs repoussés par Bruxelles ?


Reste que la France va nécessairement devoir en "discuter" avec la Commission et les partenaires européens. Or en février, lors de la présentation de ses prévisions économiques d'hiver, la Commission européenne n'a pas exclu de repousser à 2014 l'objectif d'un déficit à 3% pour la France, sous certaines conditions. La Commission doit examiner cette possibilité en mai prochain à la lumière de ses prévisions de printemps, mais aussi des efforts budgétaires et des réformes structurelles engagées par la France. A cet égard, notons que le déficit ne cesse de décroître. Il s'établissait à 5,2% du PIB fin 2011 puis à 4,5% fin 2012.

Enfin, interrogé sur une éventuelle divergence avec la chancelière allemande Angela Merkel sur le rythme d'assainissement des finances publiques en Europe, François Hollande a répondu: "Nous ne sommes pas rentrés dans la discussion pays par pays. Nous avons pris une orientation générale qui est de faire en sorte que les ajustements budgétaires ne soient pas incompatibles avec les objectifs de croissance". Concernant la France, il faut que "d'un côté nous poursuivions sur la trajectoire de retour à l'équilibre de nos comptes publics en 2017 et en même temps que nous n'affaiblissions pas une croissance déjà anémiée compte tenu de la récession en Europe", a plaidé le président. La partie n'est pas gagnée.

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