Il n'y a jamais eu autant de chômeurs en France

Par Adeline Raynal  |   |  379  mots
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3 224 600 personnes n'ont pas du tout travaillé au mois de mars 2013 en France, ce qui représente une augmentation de 1,2% par rapport au mois de février et de +11,5% sur un an. Le triste record des 3,195 millions de chômeurs atteint en 1997 est dépassé. Les deux périodes ne peuvent néanmoins pas tout à fait être comparées compte tenu du fait que les méthodes de comptage ont évolué depuis cette année là.

Record battu ! Et ce n'est pas une bonne nouvelle. Avec une augmentation de 1,2% le mois dernier (+36.900) du nombre de demandeurs d'emplois en catégorie « A » (qui n'ont donc pas du tout travaillé sur la période) atteint 3 224 600, en France méropolitaine.

La progression du nombre de chômeurs reste donc une tendance lourde. Le chômage n'a cessé d'augmenter depuis 5 ans : 60 mois de hausse au cours des 61 derniers mois en catégorie A, B et C.

Graphique présentant l'évolution du nombre de demandeurs d'emplois inscrit à Pôle Emploi, publié par la DARES le 25 avril 2013

Dans le détail, le nombre de demandeurs d'emplois n'ayant pas du tout travaillé augmente un peu plus chez les hommes : +1,3% (et 12,9% sur un an) contre 1% de hausse chez les femmes (et +10% en un an). Sans surprise, les jeunes de moins de 25 ans et les demandeurs d'emploi de 50 ans et plus voient leur taux de chômage progresser davantage que celui de la catégorie des 25-49 ans. Le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a progressé de 17% en un an. Sur le plan régional, le territoire le plus durement touché par cette hausse est la Franche-Comté (+15,7% sur un an), celui dont le taux de progression est le moins élevé est la Picardie.

Critique des syndicats

De plus en plus inquiets de l'explosion du chômage, mais toujours divisés, les deux grands syndicats ont profité de la parution de ces données pour interpeller les politiques. D'accords sur le constat, les syndicats divergent néanmoins de point de vue sur les remèdes: la CFDT, adepte du dialogue social, soutient le texte sur la sécurisation de l'emploi, dont l'adoption a été retardée au 14 mai par le Sénat, alors que la CGT dénonce un accord "scélérat" et rappelle l'Etat à ses responsabilités.

Pour inverser la tendance, le gouvernement compte de son côté sur les trois dispositifs qu'il vient de créer : "Tous les leviers de la politique de l'emploi (...) sont désormais opérationnels : emplois d'avenir, contrat de génération, sécurisation de l'emploi" souligne le ministère du Travail dans un communiqué publié ce 25 avril. Il annonce un bilan de ces actions lors d'une conférence sociale les 20 et 21 juin prochain.