Manifestation contre l'austérité : jour J pour le "coup de balai" de Mélenchon

Par latribune.fr  |   |  564  mots
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Journée décisive pour le leader du Front de Gauche. Jean-Luc Mélenchon attend au moins 100.000 personnes pour défiler contre l'austérité en ce jour anniversaire de l'élection de François Hollande.

Mélenchon réussira-t-il à passer son "coup de balai"? "Nous allons faire une démonstration de force", prédisait-il sur France Inter. Ce dimanche Jean-Luc Mélenchon espère 100.000 personnes pour son défilé contre l'austérité organisé ce 5 mai à Paris entre la place de la Bastille et celle de la Nation. Une manifestation organisée en même temps que des défilés contre le mariage pour tous. Le point sur ce rassemblement qui a démarré en début d'après-midi. 

  • Marine Le Pen convaincrait davantage de Français

En effet, auprès des Français, Jean-Luc Mélenchon est loin de faire l'unanimité. D'ailleurs, des deux extrêmes, il semble que, comme lors du 1er tour de l'élection présidentielle l'an dernier, ce soit toujours l'extrême-droite qui l'emporte. C'est du moins ce qu'indique un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche publié ce 5 mai. Il apparaît que les solutions de Jean-Luc Mélenchon contre la crise séduisent 27% des Français, soit... 10 points de moins que celles de Marine Le Pen. A gauche, seul un quart des sympathisants socialistes estiment que l'ancien membre du PS détiennent les bonnes clés pour sortir de la crise. En outre, 63% des Français le jugent "sectaire". Ils étaient 53% en mars 2012. 

  • La gauche de la gauche divisée

Autre élément d'incertitude: les soutiens présents lors du défilé. La CGT et FO ont refusé de s'associer officiellement à cette manifestation, de même que l'association altermondialiste Attac. Chez les écologistes, Europe-Ecologie les Verts ne s'associe pas non plus à cette manifestation à laquelle Eva Joly devrait cependant participer. Quant à Luttre ouvrière, elle ne devrait pas être du cortège, à la différence du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). 

Par ailleurs, du côté du PC, c'est le terme "coup de balai" lancée en pleine affaire Cahuzac passait plutôt mal. Ce n'est "pas la bonne expression", avait ainsi jugé Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et autre porte-parole du Front de Gauche, qui a prévu d'être présent.

  • Un adversaire pour le PS?

Au PS, comme au gouvernement, particulièrement visé par les attaques de Jean-Luc Mélenchon, l'initiative est bien sûr critiquée. "Si c?est pour renvoyer tout le monde dos à dos, si c?est pour mettre tous les responsables politiques, gauche, droite, dans un même sac, on sait à quoi cela conduit", a jugé Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, interrogée par la presse le 4 mai en marge d'une rencontre du Mouvement des jeunes socialistes dans les Landes. Même discours pour le numéro 1 du PS, Harlem Désir, qui a vilipendé les "vociférations" de Jean-Luc Mélenchon.

"Je ne considère pas qu'à gauche, nous ayons des adversaires", a estimé de de son côté, Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie qui s'exprimait sur iTélé ce dimanche 5 mai. "Je ne veux pas écouter (ses) doléances car il n'y a pas de propositions", a ajouté le nouvel occupant de Bercy.

  • Mélenchon contre Hollande

Pourtant, c'est bien en opposant du chef de l'Etat que s'affiche Jean-Luc Mélenchon. Dans une interview au Parisien à paraître lundi 6 mai, il affirme ainsi que "François Hollande est l'une des causes de la crise". Après les manifestation du 1er mai, il avait accusé le président de diviser les syndicats.