La mauvaise météo pertube l'économie de toutes les filières

Par latribune.fr  |   |  506  mots
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De l'agriculture, directement impactée, au textile qui subit les atermoiements des consommateurs, toute l'économie est touchée par la mauvaise météo.

Tout le monde s'accorde à le dire, le printemps 2013 fut frais. Pour remonter à des températures plus froides à cette période de l'année, il faut même remonter à l'année... 1987. En y ajoutant la pluie et le manque d'ensoleillement, il n'y a pas que le moral qui s'en prend un coup. De l'agriculture au commerce, toutes les filières sont touchées.

La filière porcine veut plus de barbecues

Sans soleil, pas de barbecue. Les grillades et les saucisses restent chez le boucher, et la filière porcine est pénalisée. "En temps normal, à cette période de l'année, la consommation tire les ventes et les prix, mais ce n'est pas le cas cette année", confirme-t-on à l'interprofession nationale porcine.

Les vaches tardent à rejoindre leurs paturages

Après être restées enfermées à l'étable en mars et avril, les vaches laitières ont produit moins de lait - et du lait moins gras - en mars. En avril, la production devrait également être en baisse. Et dans les Pyrénées, veaux, vaches et brebis vont prendre le chemin de la transhumance avec deux à trois semaines de retard, indiquent les professionnels. Quand elle n'est pas recouverte de neige, la végétation est rase ou rare, expliquent-ils. Et comme les bêtes restent paître sur les parcelles destinées à constituer les stocks de fourrage, les éleveurs pensent déjà aux problèmes de stock pour l'hiver.

Retards pour les fruits et legumes

Il y a une semaine, les producteurs de fruits et légumes prévenaient les consommateurs : il va falloir patienter. Et si le beau temps ne revient pas, certaines productions, comme le raisin, pourraient être attaqués par des champignons et des maladies. Le manque de lumière et de chaleur pénalise aussi les cultures sous serre. Un producteur estimait que les produits de saison (tomates, fraise ou asperges) connaîtraient un déficit de 30%.

Soupes plutôt que glaces

La semaine dernière, l'institut Climpact/Metnext, spécialisé dans l'impact du climat sur l'économie, indiquait que les insecticides (-27,6%), les solaires (-19%) et les glaces (-17,2%) étaient les produits de grande consommation les plus touchés par le mauvais temps. A l'inverse, les soupes (+24,3%) et les légumes secs (+17,2%) ont connu des regains de consommation inhabituels en cette saison.

Le textile ne sait que proposer

Qu'acheter, en mai, alors que les températures maximales n'excèdent pas 15° C ? Des tongs ou des chaussures fermées ? Ne pouvant résoudre ce dilemme, les consommateurs n'achètent rien. Autant sur le net, que dans les magasins qu'ils doivent rejoindre sous la pluie. A deux semaines des soldes, les Français peuvent s'attendre à se voir proposer de grosses remises pour que les commerçants puissent vider leurs stocks.

La construction n'est pas en reste

Début mai, le cimentier Lafarge annonçait une contraction de son chiffre d'affaire au premier trimestre 2013, qui "reflète des volumes pénalisés par des conditions météorologiques particulièrement défavorables".