"J'ai les sous", aurait crié Tapie au soir de l'élection de Nicolas Sarkozy

Par latribune.fr  |   |  380  mots
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"Ca y est, j'ai les sous", se serait exclamé Bernard Tapie au soir de l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007 selon un ancien proche de l'homme d'affaires. L'intéressé dément.

Les langues se délient dans l'affaire Tapie-Adidas, et les accusations fusent. Dernière sortie en date, un ancien proche de Bernard Tapie, Benoît Bartherotte, a affirmé au journal Sud-Ouest qu'au soir de l'élection de Nicolas Sarkozy en mai 2007 l'homme d'affaires se serait exclamé : "ça y est, j'ai les sous!".

Tapie dément

Ce soir-là, Bernard Tapie "semblait sûr de lui, l'avenir a prouvé qu'il avait raison, mais à court terme", poursuit Benoît Bartherotte, connu en Gironde pour son combat contre l'érosion de la Pointe du Cap Ferret, où se trouve sa propriété et anciennement à la tête de la maison de couture Jacques Esterel. Bernard Tapie s'est dit scandalisé par ces propos, affirmant à l'AFP: "Ce type dit n'importe quoi sur moi". "Le soir de l'élection de Sarkozy, j'étais chez moi, avec mes parents, mes enfants, et sauf si ce monsieur était caché dans un placard à balais, je ne vois pas comment il a pu entendre ce que je disais ce soir-là", a-t-il affirmé. "Que les médias reprennent cette info-là pour en faire une info majeure, ça prouve qu'on est en train de changer de monde", a encore regretté  l'homme d'affaires.

Arrangement électoral

Pour convaincre l'Etat de choisir la voie de l'arbitrage pour régler son différend avec le Crédit Lyonnais, procédure qui lui a rapporté 403 millions d'euros en 2008, Benoît Bartherotte estime dans Sud Ouest que Bernard Tapie, "tel que je le connais, aura su promettre un arrangement électoral, comme par exemple se présenter à une élection pour bloquer la gauche à un moment décisif". "Le problème aujourd'hui ne viendrait-il pas du fait que le contrat n'a pas été rempli ?", s'interroge-t-il.

Verdict de l'arbitrage "logique"

Benoît Bartherotte, qui dit avoir eu quelques démêlés avec Bernard Tapie, qu'il qualifie de "malin, drôle", mais manquant "seulement (de) quelques principes moraux", juge que ce dernier a été "incontestablement" victime du Lyonnais. Dans cette veine, il qualifie la décision d'arbitrage de "logique mais scandaleuse". Selon lui, "les turpitudes du Lyonnais ne font pas la vertu de Tapie", qui avait "risqué (...) surtout (l'argent) du contribuable", puisque "c'était le Crédit Lyonnais qui avait avancé la majeure partie des capitaux".

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