Le CICE est toujours mal connu... mais il serait efficace !

Par Fabien Piliu  |   |  387  mots
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Seuls 43% des entreprises ont l'intention de recourir au CICE selon un sondage réalisé par KPMG pour la CGPME. Ce pourcentage augmente lorsque la taille de l'entreprise progresse. Point positif, une étude de l'Insee indique que ce dispositif a permis de faire reculer le coût du travail au premier trimestre.

Rien n'y fait ! bpifrance a beau multiplier les messages, les simulations pour vanter la simplicité du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), les chefs d'entreprises semblent avoir du mal à se familiariser avec ce dispositif, en témoignent les résultats du sondage réalisé par KPMG à l'occasion du salon Planète PME qu'organise mardi la CGPME.

Interrogés sur les « principaux freins à l'utilisation du CICE », en vigueur depuis janvier qui permet de réduire le coût du travail sur les salaires allant jusqu'à 2,5 Smic, 60% des dirigeants de PME répondent « le manque d'information sur le dispositif », selon l'enquête de KPMG publiée lundi.

Le CICE est-il pérenne ?

Toutes tailles d'entreprises confondues, seules 43% ont l'intention de recourir au CICE. En revanche, ce taux grimpe à 79% dans les PME de 100 à 249 salariés répondent et atteint 78% dans celles qui emploie entre 250 et 499 salariés. Bien que l'information ne se soit pas encore totalement diffusée dans toutes les entreprises, le CICE semble produire ses effets sur le coût du travail. "

Le CICE peut être efficace mais on ne sait pas s'il est pérenne. Certains rumeurs indiquent qu'il pourrait être réduit, l'Etat n'ayant pas les moyens de le financer. Cette incertitude, due aux lacunes du gouvernement dans le domaine de communication, n'est pas de nature à inciter les entreprises à investir sur le long terme", explique un industriel présent au Bourget qui préfère conserver l'anonymat. 

L'Insee estime l'effet CICE

Selon l'Insee, après intégration du CICE, le coût du travail, salaires et charges des secteurs marchands non agricoles a reculé de 1,9% au premier trimestre, en données corrigées des variations saisonnières par rapport au trimestre précédent.

Il avait augmenté de 1% au quatrième trimestre. Par rapport aux trois premiers mois de 2012, le coût du travail est resté stable mais aurait augmenté de 1,8% hors effet du CICE, précise l'Institut. Fleur Pellerin, la ministre des PME ne boude pas son plaisir. « Ces chiffres contrastent avec la hausse globale de 14% du coût du travail et de 17% dans l'industrie sur le précédent quinquennat », a-t-elle déclaré lundi devant quelques journalistes. « C'est l'amorce d'un virage dans l'écart de compétitivité entre la France et l'Allemagne », a même renchérit son entourage.