LE CICE, une aubaine pour les grosses entreprises... et certaines small caps

Depuis le 1er janvier 2013, les entreprises bénéficient d'un crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, calculé sur la masse salariale brute (salaires bruts et cotisations salariales) pour les rémunérations entre 1 et 2,5 Smic. Une aubaine pour un grand nombre d'entreprises.

Adopté lors du projet de loi de Finances 2012, le CICE s'ajoutera aux allègements de charges sociales dits Fillon sur les bas salaires (entre 1 et 1,6 Smic). Le crédit d'impôt serait égal à 4% en 2013 puis 6% en 2014, et coûterait 20 milliards d'euros à l'Etat.  Selon les données du ministère du Travail, 83% de la masse salariale est située sous la barre de 2,5 Smic (entre 1.425,67 et 3.564,175 euros). Autrement dit, toutes les entreprises sont concernées. Les petites et moyennes entreprises (PME), qui comptent moins de 250 salariés, pourront bénéficier du CICE dès 2013 (pour l'impôt sur leur revenu de 2012). Mais les autres sociétés, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grandes entreprises, ne pourront imputer leur crédit que sur leur déclaration des impôts 2013. En 2014 donc.

Une étude de l'institut COE-Rexecode indique que le secteur des services aux particuliers serait le secteur où l'impact du crédit d'impôt sera le plus important, suivi du commerce et de la construction. Dès cette année, seront donc impactées des PME cotées sur ces secteurs comme Adthink Media, Innelec, 1000Mercis, ou encore Maximiles. Plus la masse salariale est importante, plus le gain est élevé. Ces 4 sociétés, qui ont des effectifs compris entre 100 et 200 salariés, profitent donc d'un impact relativement élevé. Pour des sociétés comme Adthink Media et Innelec Multimédia, l'impact sur les résultats serait compris entre 8 et 12%.

Les plus gros employeurs du pays restent les principaux bénéficiaires du crédit d'impôt

Au-delà de l'effectif, il faut aussi que les salaires soient relativement bas, pour que l'impact du CICE soit réellement intéressant. Dès lors, les entreprises comptant beaucoup de jeunes salariés, de techniciens ou disposant de bureaux en province où les salaires sont généralement plus faibles qu'à Paris sont donc les premiers bénéficiaires de la mesure. Les SSII correspondent parfaitement à ces profils. Pour des sociétés comme Ausy, Groupe Open ou encore Osiatis, l'impact sur le résultat serait compris entre 10 et 20%.

Enfin, les plus gros employeurs du pays restent les principaux bénéficiaires du crédit d'impôt, tant qu'ils paient la majorité de leurs salariés moins de 2,5 SMIC. Parmi les plus impactés, les grosses sociétés de construction, comme Vinci, Bouygues et Eiffage. Pour cette dernière, Société Générale a estimé l'impact à 17% de ses résultats en 2014, soit près de 70 millions d'euros. Autres gagnantes, les entreprises du secteur de la grande distribution, et des services aux collectivités. Carrefour, qui emploie environ 110 millions de personnes en France, bénéficierait d'un crédit d'impôt d'environ 125 millions d'euros, quand il serait de 105 millions pour GDF. Quant à Suez et Veolia Environnement, Exane a estimé l'impact du CICE à respectivement 9 et 18%...

Si le bénéfice est clair pour de nombreuses entreprises, l'impact sur la valorisation des actions ne sera pas automatique. En effet, il ne faut pas oublier que le CICE a été adopté en même temps que des hausses d'impôts et de TVA, et que de nombreuses sociétés vont devoir impacter le CICE sur leur prix, surtout dans les secteurs très concurrentiels.

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Commentaires 3
à écrit le 04/06/2013 à 7:35
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Complexité et effets pervers autour du CICE http://www.leconomiste.eu/decryptage-economie/36-complexite-et-effets-pervers-autour-du-cice-en-france.html

à écrit le 28/05/2013 à 7:08
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"Autres gagnantes, les entreprises du secteur de la grande distribution, et des services aux collectivités. Carrefour, qui emploie environ 110 millions de personnes en France. " Je pense que les "110 millions de personnes en France" est un chiffre un...

à écrit le 28/01/2013 à 14:27
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Rigolo, l'argent profitera principalement aux entreprises non créatrices de richesses, (création de richesse: ce qui se fabrique, s'exporte ou limite l'importation) ,

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