Hollande précise (un peu) les contours de la future réforme des retraites

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  753  mots
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Dans son discours d'ouverture de la conférence sociale au Conseil économique, social et environnemental, le Président dela République a confirmé qu'il envisageait une hausse de la durée des cotisations retraite. Il a aaussi évoqué des mécanismes prenant en compte la pénibilité et la durée des études. Sur le front de l'emploi, il réitère, une fois encore, son objectif de stabilisation du chômage pour la fin de l'année. Il a évoqué un futur plan d'urgence pour répondre aux offres d'emploi non pourvues.

"Prolonger la durée de cotisation est la mesure la plus juste à condition qu'elle soit appliquée à tous et à tous les régimes", a déclaré François Hollande ce jeudi 20 juin dans son discours d?ouverture de la seconde conférence sociale. Les choses deviennent donc de plus en plus claires s?agissant de la future réforme des retraites attendue pour la fin de l?année.

La réforme des retraites se précise

Surtout quand le président ajoute que « l'allongement de la durée de cotisation doit aussi tenir compte de la pénibilité des tâches ». Il y aura donc bien aussi une sorte de « compte pénibilité », tel que prôné par le rapport Moreau. En revanche, nouveauté, François Hollande a évoqué un élément rarement avancé jusqu?ici : "l'allongement de la période des études qui appellera nécessairement un effort contributif calculé d'une manière différente d'aujourd'hui". Toujours au chapitre des retraites, François Hollande a de nouveau expliqué pourquoi il ne voulait pas retenir l?option d?une élévation de l?âge du départ à la retraite : « j'ai considéré que cela revenait à pénaliser ceux qui ont commencé tôt à travailler

L?objectif de la baisse du chômage en fin d?année de nouveau réitéré

Au chapitre de l?emploi, le président a estimé jeudi que "plus de 10% de la population active privée d'emploi" constituait un "gâchis pour l'économie", réaffirmant, une fois encore, son objectif d'"inverser durablement la courbe du chômage à la fin de l'année". Pour ce faire, le président a demandé aux collectivités, entreprises et partenaires sociaux de s'impliquer plus fortement dans les deux dispositifs lancés pour les jeunes (emplois d'avenir et contrats de génération).

Il faut accélérer sur les emplois d?avenir

"Nous devons accélérer la montée en charge" des emplois d'avenir (contrats en partie subventionnés pour les jeunes peu ou pas qualifiés) dont 33.000 auront été signés "à la fin du mois de juin" sur un objectif de 100.000 d'ici la fin d'année, a-t-il dit en lançant un "appel de plus" aux collectivités locales et associations. Le président a rappelé qu'il avait "demandé au ministre du Travail de faire plein usage de toutes les souplesses prévues par la loi", pour embaucher y compris des jeunes diplômés dans les quartiers en difficultés et autoriser davantage d'emplois d'avenir dans les secteurs privés.

Un plan d?action pour les offres d?emploi non pourvues

Par ailleurs, relevant qu'il y a "200.000 à 300.000 recrutements" pour lesquels il n'y a pas de candidat, par exemple dans l'aéronautique, le chef de l'Etat a proposé "une action conjointe - Etat, Pôle emploi, régions, partenaires sociaux, organismes de formation et entreprises-", pour former les demandeurs d'emploi "rapidement". Il n'a pas exclu des incitations financières et des facilités de logement pour régler les problèmes de mobilité et les problèmes d'écarts de salaires.

Mieux articuler la prime pour l?emploi et le RSA

François Hollande a appelé le gouvernement à décider "d'une nouvelle articulation entre la prime pour l'emploi et le RSA activité pour favoriser autant que possible l'incitation à l'emploi". Il a souhaité que la prochaine réforme menée par les partenaires sociaux à l'automne sur l?assurance chômage soit l'occasion "de simplifier les mécanismes, de mettre en oeuvre les droits rechargeables prévus par la loi de sécurisation de l'emploi, de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'inquiétudes nouvelles pour les demandeurs d'emploi"..

Des signes de reprise

Enfin, ne voulant pas sombrer dans le pessimisme, il a estimé qu?il y avait des "signes de reprise économique, en France et en Europe. François Hollande a aussi considéré « qu'au-delà de la crise, il y a un mal plus profond, qui est la défiance, le doute et le désarroi,. » Et en réponse aux syndicats qui accusent la politique d'austérité imposée par Bruxelles de conduire à la récession, le président a promis: "le sérieux budgétaire ne sera pas en France l'austérité."
Le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, n? pas semblé convaincu il a prévenu le président : "les injonctions de Bruxelles ouvrent la porte à des postures nationalistes dangereuses", en allusion aux succès électoraux du Front national.